Le parquet fédéral du Brésil (MPF) a fait appel lundi de la condamnation à neuf ans et six mois de prison de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, réclamant une peine plus lourde que celle prononcée par le juge anticorruption Sergio Moro.
Ce magistrat a condamné le 12 juillet Lula pour corruption passive et blanchiment d'argent pour avoir bénéficié de largesses en échange de son intercession en faveur de l'entreprise de bâtiment OAS dans l'obtention de contrats publics auprès du groupe pétrolier Petrobras.
L'ex-président (2003-2010) est notamment accusé d'avoir reçu un triplex dans une station balnéaire en guise de pot-de-vin.
Mais le parquet considère qu'il aurait aussi dû être condamné pour des irrégularités concernant le stockage d'objets personnels accumulés durant sa présidence.
Selon les procureurs, ce service de garde-meubles aurait été financé par OAS, mais le juge Moro a blanchi Lula de cette accusation "pour manque de preuves" dans sa sentence rendue le 12 juillet.
Le parquet réclame aussi une augmentation substantielle du montant des amendes exigées de Lula à titre de "réparation des dommages causés" à Petrobras.
Les procureurs estiment ce montant à 87 millions de réais (23,5 millions d'euros), un total plus de cinq fois supérieur à l'indemnisation de 16 millions de réais demandée par le juge Moro, qui a décrété le gel de plusieurs avoirs de l'ex-président.
Lula, qui reste en liberté en attendant son jugement en appel, nie toutes les accusations en bloc et se dit victime d'un complot visant à l'empêcher de se présenter à l'élection présidentielle de 2018.
Visé par quatre autres procédures judiciaires, l'icône de la gauche, âgé de 71 ans, sera interrogé par le juge Moro le 13 septembre, son second face-à-face avec son ennemi intime.
Lors du premier interrogatoire, en mai dernier, Lula, soutenu par des milliers de militants qui avaient fait le déplacement à Curitiba (Sud), s'était dit victime d'une "mascarade".