Un tribunal londonien a rejeté vendredi la demande de remise en liberté provisoire d'Agnes Reeves Taylor, ex-épouse de l'ancien président libérien Charles Taylor, avant l'ouverture de son procès pour des faits présumés de torture commis pendant la guerre civile au Liberia.
Les faits qui lui sont reprochés remontent à une période allant de décembre 1989, date à laquelle Charles Taylor, chef du Front national patriotique du Liberia (NPFL), avait déclenché au Liberia une des plus atroces guerres civiles du continent africain, à 1991.
Agnes Reeves Taylor est notamment soupçonnée d'avoir, entre le 23 décembre 1989 et le 1er janvier 1991, "intentionnellement infligé de graves douleurs ou souffrances à une personne dans l'exercice ou le prétendu exercice de ses fonctions officielles" à Gbarnga, ancien fief rebelle des forces de Charles Taylor dans le centre du pays, et à Gborplay (nord-est), selon les chefs d'accusation.
Elle est également soupçonnée de s'être mise d'accord avec des tierces personnes sur le recours à la torture.
Charles et Agnes Reeves Taylor avaient divorcé en 1996. Le chef rebelle était ensuite devenu président du Liberia, entre 1997 et 2003. Il a été condamné par le Tribunal spécial pour la Sierra Leone (TSSL) en 2012 à 50 ans de prison pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis dans ce pays voisin du Liberia.
Agnes Reeves Taylor, qui habite Dagenham, dans l'est de Londres, est actuellement en détention provisoire à la prison de Bronzefield, dans le sud-est de l'Angleterre. Elle est apparue, via vidéo-conférence, à la cour criminelle de l'Old Bailey, et n'a pris la parole que pour confirmer son identité.
Le procès devrait s'ouvrir en octobre, à une date non encore précisée.