Syrie : plaidoyer de Carla Del Ponte pour un tribunal international

Syrie : plaidoyer de Carla Del Ponte pour un tribunal international
Carla Del Ponte
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Carla Del Ponte, démissionnaire de son poste de membre de la Commission d'enquête sur la Syrie, a fait lundi un ultime plaidoyer en faveur d'un tribunal international, dénonçant sept années de complète impunité.

 

"Sept ans de crimes en Syrie et une totale impunité. Ce n'est pas acceptable", a déclaré l'ex-magistrate, connue pour son franc-parler et sa soif de justice, à l'occasion de sa dernière apparition devant le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU à Genève.

"Nous aurions pu obtenir de la communauté internationale et du Conseil de sécurité (de l'ONU) la mise en place d'un tribunal (...) pour tous les crimes commis en Syrie", a-t-elle ajouté, avant de lancer : "Pourquoi n'est-il pas possible d'avoir un tribunal ?".

La Commission d'enquête sur la Syrie a demandé à de maintes reprises que le Conseil de sécurité saisisse la Cour pénale internationale dans le dossier syrien. Une tentative en ce sens en mai 2014 du Conseil de sécurité s'était heurtée à une opposition de la Chine et de la Russie, principal soutien de Damas.

Le conflit en Syrie a fait plus de 330.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés.

"On a besoin d'un tribunal, il faut vous tous que vous nous aidiez à l'obtenir et à l'avoir et je serai heureuse de voir aussi justice rendue pour les crimes commis en Syrie", a souligné Mme Del Ponte.

Agée de 70 ans et de nationalité suisse, elle était membre de la Commission d'enquête de l'ONU depuis septembre 2012 mais a annoncé début août son retrait en raison notamment de l'inaction du Conseil de sécurité.

"Au début, il y avait le bien et le mal. L'opposition du côté du bien et le gouvernement dans le rôle du mal" mais désormais "tous en Syrie sont du côté du mal", avait-elle dit aux médias suisses au moment de l'annonce de sa démission.

La Commission elle-même, présidée par le Brésilien Paulo Pinheiro, a déjà rendu 14 rapports mais n'a jamais été autorisée par Damas à se rendre en Syrie.

Carla Del Ponte a été procureur du Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) de 1999 à 2007 et a réussi à obtenir qu'un ancien chef d'Etat, le Serbe Slobodan Milosevic, réponde de crimes de guerre devant la justice internationale.

Elle a aussi acquis une solide réputation pour sa chasse aux criminels de guerre au Rwanda.

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