- "Gaz toxiques" -
Le 7 avril, les Casques blancs, secouristes en zones rebelles, et l'ONG Syrian American Medical Society affirment que plus de 40 personnes ont péri dans une attaque aux "gaz toxiques" à Douma, ville rebelle dans la Ghouta orientale, et accusent le régime. Ils font état de "plus de 500 cas" de personnes souffrant de "difficultés respiratoires".
L'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) ne confirme pas d'attaque chimique. Mais l'ONG rapporte 70 cas de difficultés respiratoires et de suffocation parmi les civils après des raids aériens du régime. 11 personnes ont péri, selon l'ONG.
Le régime et son allié russe démentent toute attaque chimique.
- "Payer le prix fort" -
Le 8 avril, Donald Trump avertit le président syrien et ses alliés qu'il faudra "payer le prix fort" et pointe du doigt la "responsabilité" de la Russie et de l'Iran, autre soutien du régime.
Moscou met en garde Washington contre une "intervention militaire pour des prétextes fabriqués" qui pourrait "mener aux plus lourdes conséquences".
- Frappes imputées à Israël -
Le 9 avril, des missiles sont tirés contre une base militaire du régime dans la province centrale de Homs (14 morts). Paris et Washington démentent en être les auteurs. L'Iran, la Syrie et la Russie accusent Israël.
- "Etat d'alerte" -
Le 10 avril, l'armée syrienne place ses forces "en état d'alerte" dans les aéroports et les bases militaires, selon l'OSDH.
Si Paris décide de frappes, celles-ci viseront les "capacités chimiques" du régime, déclare le président français Emmanuel Macron.
A l'ONU, la Russie oppose son veto à un projet de résolution américain prévoyant de créer un mécanisme d'enquête indépendant sur le recours aux armes chimiques. Deux projets présentés par les Russes ne réunissent pas suffisamment de voix.
- "Ils arrivent" -
Le 11, Donald Trump avertit d'une riposte occidentale imminente, annonçant l'arrivée de missiles "beaux, nouveaux et +intelligents+".
Le Kremlin se dit "convaincu que l'utilisation d'armes chimiques à Douma a été inventée, et ne peut être utilisée comme prétexte pour avoir recours à la force".
Selon l'OSDH, l'armée syrienne a évacué des aéroports et des bases militaires, de même que les bâtiments du ministère de la Défense et de l'état-major à Damas.
- Reprise de la Ghouta -
Le 12, l'armée russe annonce qu'un drapeau du gouvernement syrien flotte sur Douma et la reprise de "la totalité de la Ghouta orientale" par le régime.
Assad met en garde contre toute action occidentale qui "déstabiliserait davantage la région".
La France a "la preuve" que le régime a utilisé des armes chimiques, et prendra ses décisions en "temps voulu", déclare M. Macron.
"La priorité est d'éviter le danger d'une guerre" entre les Etats-Unis et la Russie, affirme l'ambassadeur russe à l'ONU.
- Risque "d'escalade militaire totale" -
Le 13, l'armée russe affirme disposer de "preuves" de la "participation directe de la Grande-Bretagne" à la "mise en scène" de l'attaque.
Le chef de l'ONU Antonio Guterres met en garde contre le risque d'une "escalade militaire totale".
A Washington, le Département d'Etat assure avoir "la preuve" de l'utilisation d'armes chimiques.
- Les Occidentaux frappent le régime -
Le 14 avril, les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni lancent des frappes ciblées contre le régime.
Selon le chef d'état-major américain, les frappes ont visé un "centre de recherche" à la limite nord-est de Damas, et des "entrepôts" d'armes chimiques, dont du gaz sarin, dans la province centrale de Homs. "Nous pensons qu'en frappant Barzé (nord-est de Damas), nous avons atteint le coeur du programme d'armes chimiques syrien", déclare un haut responsable du Pentagone.
A l'ONU, la Russie échoue à faire adopter par le Conseil de sécurité une résolution condamnant les frappes.
Les Etats-Unis pensent que du chlore mais aussi du gaz sarin ont été utilisés par le régime syrien au cours de l'attaque chimique présumée à Douma, déclare une responsable de l'administration américaine, sous couvert de l'anonymat.