Rappel des principaux développements depuis l'inauguration de l'ambassade américaine à Jérusalem lundi, journée marquée par la mort de dizaines de Palestiniens tués par des tirs israéliens à la frontière entre Israël et la bande de Gaza.
- Les Gazaouis à la frontière -
Quelques heures avant la cérémonie d'inauguration de l'ambassade américaine, des dizaines de milliers de Palestiniens de Gaza se massent à la frontière avec Israël. Des petits groupes tentent de s'attaquer à la barrière de sécurité, lancent des pierres en direction des soldats et essuient des tirs en retour.
A Ramallah, 2.000 Palestiniens se rassemblent en scandant "Jérusalem est notre capitale". L'Autorité palestinienne a appelé les salariés à quitter leur travail.
- Bain de sang -
Rapidement, des heurts éclatent entre Palestiniens et soldats israéliens le long de la frontière. En moins de deux heures, 16 Palestiniens sont tués par des tirs de soldats israéliens dans l'enclave palestinienne. Le bilan s'alourdit d'heure en heure.
Au total, 59 Palestiniens, dont huit mineurs, sont tués par les tirs israéliens. Le bilan s'est par la suite alourdi avec l'annonce de la mort d'un bébé, décédé après avoir inhalé des gaz lacrymogènes.
Au moins 2.400 Palestiniens ont été blessés, soit par les tirs israéliens, soit par les inhalations de gaz.
Dès le matin, l'armée israélienne avait prévenu les Gazaouis qu'ils exposaient leur vie en prenant part aux manifestations. Le ministre de la Défense Avigdor Lieberman avait affirmé que l'armée emploierait "tous les moyens" pour défendre la frontière, les soldats et les civils israéliens riverains de l'enclave.
- "Crimes de guerre" -
La direction palestinienne accuse Israël de commettre un "horrible massacre", exigeant une "intervention internationale immédiate".
L'Union européenne et Londres appellent à la retenue, Paris "condamne les violences". Amnesty International fustige une "violation abjecte" des droits de l'Homme et des "crimes de guerre".
La Turquie et l'Afrique du Sud décident de rappeler leur ambassadeur en Israël.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu justifie l'usage de la force par le droit d'Israël à défendre ses frontières contre les agissements "terroristes" du Hamas. La Maison Blanche dénonce aussi la "responsabilité" du mouvement islamiste.
- Cérémonie d'inauguration -
Dans l'après-midi, les Etats-Unis inaugurent à Jérusalem leur nouvelle ambassade, qui entérine la reconnaissance par les Etats-Unis de la ville comme la capitale d'Israël. Une plaque et un sceau américain sont dévoilés pour signifier officiellement l'ouverture de la mission dans les locaux de ce qui était jusqu'alors le consulat américain.
Donald Trump a "écrit l'Histoire", déclare Benjamin Netanyahu.
Le président américain, qui salue "un grand jour pour Israël", assure que les Etats-Unis restent "pleinement" engagés dans la recherche d'un accord de paix durable entre Israéliens et Palestiniens.
- Enquête indépendante -
Mardi, des dizaines de milliers de Palestiniens ont continué à enterrer leurs morts.
Des heurts sporadiques, avec des rassemblements beaucoup plus limités que la veille, se déroulent aux abords de la frontière israélienne. Deux Palestiniens sont tués par des tirs israéliens dans la bande de Gaza. Des manifestations émaillées de heurts se sont également produites en Cisjordanie, distante de Gaza de quelques dizaines de kilomètres.
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme a déploré que tout Palestinien manifestant à Gaza, qu'il représente une menace imminente ou non, peut être "tué" par les forces israéliennes.
Londres réclame une enquête indépendante sur les événements. Berlin se dit favorable à l'ouverture d'une telle enquête, tout en rendant le Hamas responsable des affrontements. La Ligue arabe appelle la Cour pénale internationale (CPI) à enquêter sur "les crimes de l'occupation israélienne".
Reporters sans frontières (RSF) appelle la Cour pénale internationale à enquêter sur des "crimes de guerre commis par l'armée israélienne contre des journalistes palestiniens".
Le président turc Recep Tayyip Erdogan qualifie Israël d'"Etat d'apartheid" et accuse Benjamin Netanyahu d'avoir "du sang palestinien sur ses mains". Ankara appelle les pays musulmans qui entretiennent des relations avec Israël à les "reconsidérer" et demande à l'ambassadeur d'Israël de quitter le pays temporairement. Israël ordonne au consul général turc à Jérusalem de partir.
La Belgique convoque l'ambassadrice d'Israël et appelle à une enquête internationale.
Le Koweït annonce vouloir une "protection internationale", lors d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité. Les Etats-Unis louent "la retenue" d'Israël face aux manifestants. La Première ministre britannique appelle "toutes les parties" à la retenue.