Mme XQL a été pendant longtemps membre de la direction politique de ce parti créé en 1975 par l’ancien président Juvénal Habyarimana pour « rassembler toutes les forces vives de la nation ».
Le témoin a expliqué qu’à cette époque, le pays sortait d’une crise politique caractérisée par les clivages ethniques et régionaux et que le parti unique, qui était à la mode en Afrique, semblait une voie appropriée pour faire face à la situation.
Le MRND s’est restructuré quand, en 1991, le multipartisme a été introduit, a rappelé le témoin. Il a, à cette occasion, abandonné son premier nom, Mouvement révolutionnaire national pour la démocratie, mais sa devise, comme son sigle, sont restés les mêmes, a déclaré le témoin.
C'était « un parti de paix et d’unité », a expliqué le témoin. XQL a affirmé que toutes les ethnies du Rwanda étaient représentées au sein du MRND aussi bien avant qu’après la restructuration.
« Tous les fils et toutes les filles de ce pays étaient appelés à adhérer à ce mouvement. Il n’y avait pas de discrimination possible », a-t-elle tenté d'expliquer.
Le co-conseil de Karemera, Me Félix Sow, qui interrogeait le témoin, entendait, par le biais de sa déposition, démonter les allégations du procureur.
Le témoin a par ailleurs évoqué le rôle clé joué par Karemera dans la démocratisation du Rwanda en tant que président de la Commission nationale de synthèse qui a proposé le retour du multipartisme malgré un contexte de guerre.
« Il a dirigé cette commission avec beaucoup de détermination et de courage» ainsi qu’avec professionnalisme, a souligné le témoin. Selon elle, «Karemera était à l’avant-garde de l’aile réformiste au sein du MRND».
Ce procès, dit Karemera et autres, a commencé en septembre 2005. Karemera est jugé avec Mathieu Ngirumpatse et Joseph Nzirorera, respectivement président et secrétaire général du MRND en 1994. Tous plaident non coupable de génocide et crimes contre l’humanité.
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