Un dirigeant de l'opposition en Guinée équatoriale a réclamé, mardi, en plein "dialogue national" à Malabo, la démission du gouvernement qui n'a pas respecté la promesse du président Teodoro Obiang Nguema de libérer les prisonniers politiques.
"Ce gouvernement est incapable d'appliquer et de respecter les lois, il doit démissionner", a déclaré au deuxième jour du "dialogue national" Andres Esono Ondo, secrétaire général de Convergence pour la démocratie sociale (CPDS), deuxième parti d'opposition de Guinée équatoriale.
Il a noté que "treize jours après" un décret présidentiel du 4 juillet portant sur une amnistie totale des prisonniers politiques, "aucun n'a été libéré".
"Le gouvernement est parfaitement légitime", a rétorqué Eugenio Nze Obiang, ministre de l'Information et porte-parole du gouvernement. "Et ce n'est pas à ce forum (du dialogue national) que sa continuité doit être questionnée".
M. Nze Obiang a ensuite assuré à l'AFP que "le gouvernement a instruit au parquet (...) qu'il appelle les personnalités judiciaires indiquées pour libérer les bénéficiaires de cette amnistie".
A la surprise générale, le président avait décrété, le 4 juillet, avant l'ouverture du "dialogue politique", une "amnistie totale" en faveur de tous les prisonniers politiques et de tous les opposants condamnés ou interdits d'activité.
Cette amnistie était l'une des principales conditions posées par l'opposition de l'intérieur et de la diaspora pour prendre part à ce dialogue national.
En 2014, le pouvoir avait également annoncé une amnistie mais tous les prisonniers n'avaient pas été libérés, selon Amnesty International.
Lundi, un "dialogue national" voulu par le président Teodoro Obiang Nguema s'est ouvert à Malabo en l'absence des principaux leaders de l'opposition.
Ni Gabriel Nse Obiang, chef du principal parti d'opposition, Citoyens pour l'innovation (CI) dissous en février, ni Severo Moto Nsa, chef d'un gouvernement en exil, n'étaient présents.
"Ce dialogue ne doit pas seulement nous servir pour voir d'où on vient, mais aussi de regarder vers où on va", avait déclaré le président Obiang Nguema en ouvrant les travaux de ce dialogue qui doit s'achever vendredi.
Lors du dialogue doivent être abordés "des sujets tels que la démocratie, les droits de l'homme", selon le ministre de l'Intérieur, Clemente Engonga Nguema Onguene.
Les ONG et la communauté internationale ne cessent de s'inquiéter du non-respect des droits de l'homme dans ce pays d'Afrique centrale, malgré les démentis des autorités.
L'opposition dénonce régulièrement les exactions dont sont victimes ses militants emprisonnés.
CI a récemment dénoncé, pour la deuxième fois en 2018, le décès d'un de ses militants "des suites de tortures".
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