Un tribunal correctionnel de Dakar a condamné jeudi à 20 ans de prison le principal accusé au procès de 29 jihadistes présumés, mais acquitté 14 d'entre eux.
Ce procès, placé sous haute sécurité et qui avait démarré le 9 avril, après une série de renvois depuis décembre, est le plus important à se tenir au Sénégal par le nombre de prévenus dans une affaire de ce type.
Makhtar Diokhané, décrit par le parquet comme "l'idéologue" du groupe, a été condamné à 20 ans de travaux forcés, mais l'imam Alioune Ndao, accusé d'en être le "coordonnateur", à un mois de prison avec sursis pour détention d'arme sans autorisation.
Makhtar Diokhané a été reconnu coupable d'actes de terrorisme par association de malfaiteurs. Trois autres prévenus ont été condamnés à 15 ans de travaux forcés, cinq à 10 ans et trois à cinq ans.
Le procureur avait requis en mai la perpétuité contre 11 des prévenus et une peine de 30 ans contre l'imam Ndao, de Kaolack (centre).
Il avait également demandé l'acquittement de huit prévenus.
La plupart ont été arrêtés en 2015 au Sénégal. Makhtar Diokhané a été interpellé au Niger, à la suite d'une affaire de fausse monnnaie, puis remis au Sénégal.
Les accusés, dont trois femmes, étaient poursuivis pour "actes de terrorisme par menaces d'attentat", "association de malfaiteurs, financement du terrorisme, blanchiment de capitaux", "apologie du terrorisme" et "détention d'armes sans autorisation".
Il était reproché aux prévenus, dont certains ont séjourné dans des zones contrôlées par le groupe islamiste nigérian Boko Haram, d'avoir voulu installer des bases jihadistes dans le sud et le sud-est du Sénégal et d'avoir envisagé d'ensuite étendre leur projet à des pays voisins tels que la Gambie, la Guinée et la Guinée-Bissau.
En octobre 2016, un imam sénégalais reconnu coupable en juin d'"apologie du terrorisme" avait vu sa peine aggravée en appel d'un an de prison ferme à deux ans.
Pays réputé pour sa tolérance religieuse, le Sénégal compte plus de 90% de musulmans, adhérant pour la plupart à l'islam soufi, représenté par différentes confréries.
Il a été jusqu'à présent épargné par les attentats jihadistes, qui ont frappé d'autres pays d'Afrique de l'Ouest.
Mais il a renforcé la sécurité devant les hôtels et de nombreux bâtiments publics après les attentats qui ont touché depuis 2016 le Burkina Faso et la Côte d'Ivoire, alors que le Mali voisin est le théâtre d'attaques jihadistes quasi quotidiennes.
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