Souvent appelé "Gouvernement I", ce procès concerne trois anciens responsables de l'ex-parti présidentiel, Matthieu Ngirumpatse, le président, Edouard Karemera, le vice-président, Joseph Nzirorera, le secréataire général, ainsi que l'ancien ministre de l'enseignement primaire et secondaire, André Rwamakuba. Ce dernier appartenait au Mouvement démocratique républicain (MDR, opposition).
l'avocat de Nzirorera, l'Américain Me Peter Erlinder, avait informé la chambre qu'il ne pouvait pas contre-interroger le neuvième témoin à charge, dénommé "GFA" pour des raisons de sécurité, avant que les discours ne soient traduits en français et en anglais, les deux langues de travail du Tribunal. Les discours en question sont en kinyarwanda, la langue nationale rwandaise.
La présidente de la chambre, la juge sénégalaise Andrésia Vaz, a instruit les parties (accusation et défense) de se rencontrer jeudi dans l'après-midi et vendredi matin pour écouter ces discours, en présence des interprètes.
Peu auparavant, le témoin GFA avait évoqué un meeting tenu en avril 1994 à Mukingo (province Ruhengeri, nord du Rwanda), la commune natale de Nzirorera, en vue de présenter un nouveau préfet.
Selon le témoin, Nzirorera et deux ministres du gouvernement intérimaire, Casimir Bizimungu (santé) et Jérôme Bicamumpaka (affaires étrangères) étaient présents à ce meeting.
D'après GFA, les dirigeants auraient appelé les quelque trois mille personnes qui assistaient à la cérémonie à continuer à chasser les Tutsis survivants des massacres qui avaient lieu quelques jours plus tôt à Mukingo et à les tuer. Un avertissement aurait été par ailleurs adressé à ceux qui cachaient les Tutsis en déclarant qu'ils seront considérés comme leurs complices.
Ce procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR comprenant outre la juge Vaz, les juges italienne Flavia Lattanzi et camerounaise Florence Rita Arrey.
AT/PJ/GF/FH (GVI''0401A)