Dénommé "FAG" pour préserver son anonymat, le trente cinquième témoin du parquet est un paysan qui a avoué, devant les autorités rwandaises, avoir pris part aux massacres, notamment à la paroisse de Mugombwa. Devant le TPIR, il a indiqué que les assaillants avaient été transportés à la paroisse par Elie Ndayambaje.
Celui-ci est co-accusé avec l'ancienne ministre de la famille et de la promotion féminine, Pauline Nyiramasuhuko, son fils Arsène Shalom Ntahobali, les anciens préfets de Butare, Sylvain Nsabimana et Alphonse Nteziryayo, et l'ex-maire de Ngoma, Joseph Kanyabashi.
"Ils jetaient des grenades et des bouteilles de pétrole sur l'église", a expliqué le témoin, soulignant que des réfugiés hutus burundais ont également participé à cette attaque. "Ceux qui ont échappé aux grenades ont été traînés à l'extérieur de l'église et achevés", a poursuivi FAG.
Le témoin a par ailleurs allégué que le curé de la paroisse, identifié comme l'abbé Titien, était présent au moment de l'attaque.
"C'est nous, les Hutus, qui pourchassions les Tutsis", a avoué le témoin.
Lundi, il avait affirmé que les massacres de Mugombwa avaient été planifiés et supervisés par Elie Ndayambaje et Alphonse Nteziryayo. Les deux hommes auraient en outre participé à des attaques sur la colline de Kabuye, dans la même commune, toujours selon FAG.
Le procès du groupe Butare se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule, assisté de la Malgache Arlette Ramaroson et de l'Ougandaise Solomy Balungi Bossa.
ER/KN/AT/GF/FH (BT''0302A)