“Il est venu à Bisha (commune Muganza) et nous a dit d’aller à Kivumo (commune Muganza) pourchasser les Tutsis et les tuer,” a-t-il expliqué, ajoutant que “l’ordre a été exécuté”.
Mené dans son interrogatoire principal par Adelaide Whest, FAL a déclaré avoir vu Ndayambaje arriver au barrage dans une Toyota Hilux. En revanche, il n’a pas mentionné la date de l’événement.
Au cours de sa déclaration, le témoin a également soutenu avoir participé, le 22 juin 1994, à une réunion au bureau de la commune, animée par l’ancien préfet de Butare, Alphonse Ntezirayo, un autre des six accusés.
Il a expliqué qu’au cours de la réunion, Nteziryayo a intronisé Elie Ndayambaje nouveau maire de Muganza.
“A mon arrivée, Alphonse (Nteziryayo) a pris la parole et nous a dit de reconnaître Ndayambaje parce que Chrisologue (le prédécesseur de Ndayambaje) n’était pas assez actif,” a-t-il expliqué à la chambre.
Alphonse Nteziryayo et Ndayambaje auraient ensuite ordonné aux participants de la réunion de nettoyer la saleté devant leur maison (dénoncer les Tutsis pour qu’ils soient tués). Lundi, le témoin ayant précédé FAL à la barre, dénommé QAF, avait déposé dans le même sens.
FAL a été contre-interrogé en grande partie à huis-clos.
Nteziryayo et Ndayambaje sont coaccusés avec l'ancienne ministre de la famille et de la promotion féminine Pauline Nyiramasuhuko et son fils Arsène Shalom Ntahobali, l'ancien maire de Ngoma, Joseph Kanyabashi, ainsi qu'un autre ancien préfet de Butare Sylvain Nsabimana. Tous plaident non coupables.
Le procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule, assisté de la Malgache Arlette Ramaroson et de l'Ougandaise Solomy Balungi Bossa.
CE/NI/GF/FH (BT''0209A)