Roméo Dallaire a expliqué que lorsqu'il est arrivé pour la première fois au Rwanda en août 1993, il avait constaté que des grenades se vendaient à une somme modique de trois dollars américains.
Le général a déclaré que ce phénomène était la conséquence directe des guerres civiles en Ouganda et au Burundi voisins.
La MINUAR avait D'abord songé à acheter ces armes en vue de les récupérer mais elle s'est tout de suite ressaisie car cela aurait pu encourager le trafic, a -t-il indiqué.
Roméo Dallaire a en outre indiqué que le génocide anti-tutsi avait été précédé par une large campagne de dissémination D'armes au sein de la population. Le général Dallaire a indiqué que là aussi il avait tenté de les reprendre mais qu'il n'avait obtenu que de vieilles armes inutilisables.
Le procès dit "Militaires I", dans lequel le général Dallaire témoigne, concerne l'ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, l'ancien responsable des opérations à l'Etat major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, l'ancien commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest du Rwanda), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva, ainsi que l'ancien commandant du bataillon para-commando de Kanombe (Kigali), le major Aloys Ntabakuze.
Ils sont accusés D'être les principaux architectes du génocide anti-tutsi et des massacres D'opposants qui ont fait un million de morts entre avril et juillet 1994. Tous plaident non coupable.
Les débats se déroulent devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par le juge norvégien Erik Mose, assisté des juges russe Serguei Egorov et fidjien Jai Ram Reddy. Le général Dallaire devrait clôturer sa déposition mardi.
GA/SV/AT/GF/FH (ML"0126B)