Les accusés sont Matthieu Ngirumpatse, le président du MRND, Edouard Karemera, le vice-président de ce parti, Joseph Nzirorera, son secrétaire général, ainsi que André Rwamakuba, ancien ministre de l'enseignement primaire et secondaire.
Edouard Karemera était également ministre de l'intérieur en 1994 et Joseph Nzirorera, président de l'assemblée nationale intérimaire. Matthieu Ngirumpatse, pour sa part, a été ministre de la justice en 1991.
Huit témoins ont été entendus au cours de cette session. Ils ont essentiellement mis en cause deux accusés, Joseph Nzirorera et André Rwamakuba.
Joseph Nzirorera a été accusé de massacres de Tutsis dans sa région natale de Ruhengeri (nord du Rwanda) et André Rwamakuba, à l'hôpital universitaire de Butare (sud).
Dans sa déclaration liminaire, à l'ouverture du procès, le procureur avait qualifié les coaccusés de "piliers" du gouvernement intérimaire dont "la nature et les mobiles étaient clairement le génocide". Les accusés plaident non coupable.
La défense estime pour sa part que le gouvernement intérimaire était à court de moyens mais qu'il avait fait tout ce qui était en son pouvoir pour arrêter les massacres, notamment en faisant appel à l'aide de la communauté internationale.
Rwamakuba boycotte ce procès depuis son ouverture, alléguant une "manipulation" de son dossier par le procureur.
Appelé souvent "Gouvernement I", ce procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sénégalaise Andrésia Vaz, la juge italienne Flavia Lattanzi et la juge camerounaise Florence Rita Arrey.
AT/GF/FH (GVI'1211A)