Il plaide non coupable.
Le sixième témoin à charge dans ce procès, une femme tutsie dénommé "TM" pour des raisons de sécurité, a allégué que Rwamakuba se serait rendu au bureau de la préfecture de Butare en mai 1994 et demandé que tous les Tutsis qui y avaient cherché refuge soient tués.
"Il a dit au préfet que les gens qui se sont réfugiés ici sont des Tutsis. Ils doivent être tués. Aucun Tutsi ne doit survivre", a rapporté le témoin.
l'ancien préfet de Butare, Sylvain Nsabimana, est également détenu à Arusha pour génocide.
Comme le témoin précédent, Mme TM a également accusé André Rwamakuba de participation aux massacres de Tutsis à l'hôpital universitaire de Butare où il était médecin avant son entrée au gouvernement.
Selon Mme TM, André Rwamakuba, "armé D'une petite hache", aurait sélectionné des patients tutsis sur base de leurs cartes D'identité. Les personnes sélectionnées ont été conduites à l'extérieur de l'hôpital et ont été tuées, a ajouté Mme TM.
Le témoin a notamment allégué que Rwamakuba a frappé un homme qui avait une jambe plâtrée, avant de le faire monter dans un véhicule. Le témoin a allégué que Rwamakuba aurait invité les victimes "à observer ce qui était autour D'eux et de faire la dernière expérience du monde", car ils allaient mourir.
En contre-interrogeant Mme TM, l'avocat anglais de Rwamakuba, Me David Hooper, a suggéré que le témoin s'était trompé sur l'identité de son client. Me Hooper a été conforté dans sa position par le fait que Mme TM avait auparavant déclaré au procureur qu'elle ne serait pas en mesure de reconnaître l'accusé si elle le voyait aujourD'hui.
Le témoin a expliqué qu'il n'avait vu l'accusé que trois ou quatre fois dans sa vie.
Me Hooper a plaidé que "il y a un groupe de femmes qui s'est constitué et ont désigné Rwamakuba comme la personne qui était à l'hôpital" universitaire de Butare, au moment où les crimes allégués étaient commis.
André Rwamakuba boycotte ce procès depuis son ouverture le 27 novembre dernier. Seuls ses coaccusés, Matthieu Ngirumpatse, ancien président de l'ex-parti présidentiel, Edouard Karemera, le vice-président et Joseph Nzirorera, le secrétaire général, se présentent aux audiences.
Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sénégalaise Andrésia Vaz et comprenant en outre la juge italienne Flavia Lattanzi et la juge camerounaise Florence Rita Arrey.
La journée de mardi étant fériée en Tanzanie, les débats se poursuivront mercredi avec la comparution des témoins "GIO" et "HF".
AT/GF/FH (GVI'1208A)