"C'était une question de vie ou de mort", a expliqué l'expert.
Au cours du contre-interrogatoire, le substitut tanzanien du procureur, Wallace Kapaya, a demandé au témoin s'il convenait avec lui que Ndindabahizi avait également soutenu les massacres pour sauver sa vie. Le témoin a répondu que Ndindabahizi avait été pris en otage au ministère de la défense au moment où se tenait une réunion pour former le gouvernement intérimaire et qu'il ne lui avait été accordé que très peu de temps pour prendre une décision.
"Il ne pouvait choisir autre chose", a déclaré l'expert.
Wallace Kapaya a par ailleurs demandé pourquoi l'ancien ministre n'avait pas fui le pays alors qu'il en avait l'opportunité. Le témoin a répondu que le plus simple consistait à occuper le poste ministériel.
Bernard Lugan a ajouté qu'il n'était pas surpris par des allégations selon lesquelles Ndindabahizi a participé à une réunion tenue à Kibuye (ouest du Rwanda) en mai 1994 au cours de laquelle l'ancien premier ministre Jean Kambada a incité aux massacres.
"C'est le minimum qu'il pouvait faire pour éviter la machette ou la massue sur sa tête", a-t-il déclaré.
Ndindabahizi était membre du Parti social démocrate (PSD) et président de ce parti à Kibuye, sa région natale.
Il répond de trois chefs de génocide et de crimes contre l'humanité portant sur des massacres de Tutsis dans cette région. Il plaide non coupable. Son procès se poursuit lundi avec la déposition D'un autre témoin à décharge.
Le procès Ndindabahizi se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par le juge norvégien Erik Mose et comprenant en outre les juges Khalida Rachid Khan (Pakistan) et Solomy Balungi Bossa (Uganda).
AT/PJ/(NB1120A)