"C’est un mensonge", a clamé à plusieurs reprises l’accusé lors de son contre-interrogatoire.
La représentante du Procureur, la Nigériane Ifeona Ojemini, lui a alors suggéré qu’il aurait supervisé, entre février 1993 et avril 1994, l’ entraînement de miliciens Interahamwe au bureau communal de Mukingo. "Autant que je sache, ces entraînements n’ont jamais eu lieu", a soutenu l’accusé.
Or, l'accusé soutient depuis le début de sa déposition, lundi, qu’il s’est rendu très rarement au bureau communal de Mukingo durant cette période.
"Comment pouvez-vous affirmer que ces entraînements n’ont pas eu lieu si vous ne vous êtes rendu au bureau communal que quelques fois seulement durant cette période?", a demandé Mme Ojemini. Le témoin a répondu qu’il n’ avait jamais entendu parler d’une formation militaire dispensée à des civils au chef- lieu de sa commune.
Kajelijeli a également nié avoir jamais été "un ami ou un associé" de l’ Adjudant Karorero présenté par le Procureur comme le principal instructeur des Interahamwe de Mukingo.
Rappels à l'ordre
Depuis le début du contre-interrogatoire, le juge président de la chambre, William Hussein Sekule , a dû intervenir plusieurs fois pour appeler l’ accusé à se limiter à l’essentiel.
"Nous n’avons pas de temps pour des informations inutiles", a notamment lancé le juge tanzanien, appelant le prévenu à la concision.
Pour sa part, l’accusé, qui plaide dans sa langue maternelle - le kinyarwanda-, ne cesse de se plaindre que les interprètes ou le Procureur "dénaturent mes propos".
Son conseil principal, Me Lennox Hinds, lui a fait écho à maintes reprises pour ce qui est de l’exactitude des propos. "Il ne faudrait pas que le Procureur dise tout ce qui lui vient à l'esprit", a ainsi lancé l’avocat américain en fin d’après-midi.
Le contre-interrogatoire se poursuit mardi, lundi étant férié.
La deuxième chambre comprend également les juges Arlette Ramaroson de Madagascar et Winston Churchill Matanzima Maqutu du Lesotho.
ER/CE/FH (KJ'0417A)