Le témoin a exercé les mêmes fonctions après la victoire du Front patriotique rwandais (FPR) en juillet 1994 jusqu'à son arrestation en mars 1995 pour génocide. Jugé et définitivement acquitté en juillet 1999, il a été réarrêté deux mois plus tard "sans notification officielle des motifs de la nouvelle arrestation", a-t-il dit.
Selon Théodore Munyangabe, Emmanuel Bagambiki a tenu plusieurs réunions avec ses collaborateurs pour tenter d’arrêter les massacres de Tutsis à Cyangugu entre avril et juin 1994.
Ces réunions étaient souvent élargies à d’autres leaders d’opinion, a poursuivi le témoin, citant notamment les autorités religieuses et les hommes d’affaires influents.
"Nous avons pu sauver un nombre important de Tutsis à Cyangugu,contrairement aux autres préfectures", a affirmé le témoin.
Au cours de sa déposition, le témoin a cependant "regretté le massacre de milliers de personnes innocentes par des miliciens enragés."
Il a indiqué que les responsables préfectoraux n’avaient pas d’autorité sur les miliciens.
Le procès du groupe Cyangugu avait été ajourné il y a une semaine pour donner à la défense le temps de faire venir ce témoin. Sa déposition se poursuit mardi.
Emmanuel Bagambiki est co-accusé avec l'ancien ministre des transports et communications sous le gouvernement intérimaire, André Ntagerura, ainsi que l'ancien commandant du camp militaire de Karambo, à Cyangugu, le lieutenant Samuel Imanishimwe. Ils plaident non coupable.
Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge George Lloyd Williams de Saint Kitts et Nevis et comprenant en outre les juges russe Yakov Ostrovsky et slovène Pavel Dolenc.
ER/AT/GF/FH (CY'0324A)