"l'idée D'auto-défense civile en octobre 1993 était de tuer les Tutsis plutôt que D'aider les soldats en guerre contre le FPR (l'ex-rébellion en guerre contre le gouvernement)", a-t-elle allégué.
Sont concernés dans ce procès quatre hauts officiers des ex-Forces armées rwandaises (FAR): l'ancien directeur de cabinet au ministère de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, l'ancien responsable des opérations militaires à l'Etat major de l'armée, le général de brigade Gratien Kabiligi, l'ancien commandant de la région militaire de Gisenyi (ouest du Rwanda), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva, ainsi que l'ancien commandant du bataillon para-commando de Kigali, le major Aloys Ntabakuze.
l'expert a cependant reconnu ne pas avoir D'éléments de preuve suffisants qui lui permettraient de pointer du doigt des individus ayant conçu cette idée.
"Si vous n'avez pas D'éléments de preuve, mieux vaut ne pas faire cette allégation qui est déjà là", a fait valoir l'avocat franco-togolais de Kabiligi, Me Jean Degli, qui mène le contre-interrogatoire de Mme Des Forges.
Le parquet allègue que les quatre hauts gradés sont parmi les principaux responsables du génocide qui a fait un million de morts entre avril et juillet 1994.
Au cours de la matinée, l'expert avait expliqué que dans le cadre de ce programme D'auto-défense civile, des soldats sous les ordres du général Kabiligi avaient procédé, à Byumba (nord du Rwanda) en 1993, "à la formation de la population au maniement des armes". Kabiligi était chef des opérations militaires dans cette région. Me Degli a réfuté cette allégation.
Le procès des militaires se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR, présidée par le juge George Lloyd Williams de Saint Kitts et Nevis, et composée en outre des juges, slovène, Pavel Dolenc, et sénégalaise, Andrésie Vaz.
Le contre interrogatoire de Mme Des Forges se poursuivra mardi.
GA/AT/GF/FH (ML-1118b)