Il aurait dirigé ou ordonné des massacres de civils, et aurait personnellement pris part à des attaques contre des Tutsis. Il plaide non coupable.
Désigné par les lettres "GGM" pour protéger son identité, le sixième témoin de l’accusation a déclaré aux enquêteurs du parquet que le 12 juin 1994, des enfants ont été conduits vers un groupe de gens parmi lesquels figurait Niyitegeka. Selon le témoin, l’enfant d’un certain Gasarasi aurait été abattu par des assaillants en présence de l’accusé.
Lors de l’interrogatoire principal, le témoin a rapporté que tous les enfants ont été tués et que Niyitegeka a participé à leur assassinat. Cependant, au cours du contre interrogatoire, le témoin a affirmé que l’accusé a pris un gourdin et l’a frappé dans le dos de l’enfant de Gasarasi. Les assaillants auraient alors commencé à découper le reste des enfants avec des machettes "comme on découpe la viande", a précisé le témoin.
"Le conseil (de la défense) a soutenu que vos déclarations relèvent de l’imagination car vous vous êtes contredit à trois reprises", a fait remarquer au témoin la juge présidente, la Sud-africaine Navanethem Pillay, l’enjoignant à donner davantage de précisions.
"Je ne me rappelle pas les dates, c’était des moments difficiles, mais je sais que c’était au mois de juin", a répondu le témoin.
La stratégie de la défense consiste à relever les contradictions contenues dans les déclarations antérieures des témoins aux enquêteurs du parquet par rapport à leur déposition devant la cour. La défense a qualifié l'ensemble de ces déclarations de "pures inventions".
Niyitegeka est défendu par Me Sylvia Geraghty et Me Feargal Kavanag d’Irlande.
La juge Pillay est assisté des juges norvégien Erik Mose, et sénégalais, Andrésie Vaz, dans ce procès ouvert sur le fond le 17 juin dernier.
Les débats se sont poursuivis lundi dans l’après-midi avec la déposition du huitième témoin du parquet, désigné par les lettres "DAF" pour protéger son identité.
La semaine dernière, la défense avait laissé entendre que l'accusé avait eu l'impression que la chambre avait soutenu le point de vue du procureur lorsqu'elle a posé des questions à un témoin à charge.
GA/AT/GF/FH (NI-0826A)