Il s'agit de l'Américain Wayne Madsen, de l'Allemand Uwe Friesecke, du Franco-béninois Lucien Hounkpatin, et du Rwandais Antoine Nyetera. Ce dernier a déjà déposé dans l'affaire Semanza comme témoin des faits, la chambre ne lui ayant pas reconnu le statut D'expert.
Le représentant ougandais du parquet, Richard Karegyesa, a sollicité le retrait des rapports de Nyetera, de Friesecke et de Madsen, les qualifiant de "non pertinents" et D'"irrecevables".
Karegyesa a soutenu que Nyetera n'est qu'expert en arts, ajoutant que "son rapport n'indique pas quelques publications qu'il ait faites dans son domaine D'expertise".
S'agissant de Friesecke, le procureur a fait valoir qu'il manque de qualifications académiques, que "il cite des travaux D'autres universitaires sans présenter ses propres travaux de recherche". Karegyesa a en outre relevé que le témoin rejette la responsabilité de la tragédie rwandaise aux Occidentaux, alors que "le parquet cherche à établir la responsabilité pénale de l'accusé".
Enfin selon le procureur, "Madsen prétend présenter un scénario désignant les personnes qui auraient abattu l'avion du président Juvénal Habyarimana", alors que "l'acte D'accusation traite des crimes commis après la mort du président Habyarimana". l'attentat contre cet avion, la nuit du 6 avril 1994, a été l'élément déclencheur du génocide de 1994.
Le co-conseil de l'accusé, Me Rety Hamuli, originaire du Congo démocratique, a rejeté dans son ensemble la requête du procureur, la qualifiant de "tout à fait prématurée". Me Rety a soutenu que le procureur fait une confusion entre le résumé des déclarations des témoins et leurs rapports proprement dits, expliquant par ailleurs que "les concernés ne sont pas encore là pour défendre leurs rapports". Il a cependant insisté que l'attentat du 6 avril 1994 contre le président rwandais constitue "le cœur du génocide", avant D'ajouter: "Nous devons partir de là". La chambre rendra sa décision jeudi.
GA/AT/DO/FH (CY-0703b)