«Quand j’ai entendu cela, j’ai senti moi-même qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas ici, et que cet homme devait avoir été faussement accusé» a dit le témoin.
Le pasteur Mills estime que compte tenu de son caractère, Ntakirutimana ne pouvait pas avoir été impliqué dans aucune sorte de violence ni de discrimination ethnique.
«Je n’ai jamais entendu de rapport de discrimination de sa part, au contraire les gens avaient de l’estime pour lui», a dit le témoin. «Il ne se mêlait pas de politique, sinon je n’aurais pas permis qu’il continue D'occuper son poste», a-t-il ajouté, expliquant qu’il avait du limoger un pasteur burundais qui s’impliquait dans la politique.
Le pasteur Ntakirutimana a occupé le poste de vérificateur des comptes de l’église adventiste au Rwanda-Burundi, et ce poste ne pouvait être occupé que par des hommes intègres, a expliqué le pasteur Mills. Au cours du contre-interrogatoire, le substitut nigérian du parquet, Charles Adeogun- Phillips, a fait valoir que le site de l’église adventiste de Mugonero dont était responsable Elizaphan Ntakirutimana compte environ cinq mille victimes. «Je connais cette église, et je ne pense pas qu’elle ait pu contenir cinq mille personnes. J’estime qu’on exagère les chiffres» a répondu Mills. «Ce que je sais, c’est que quand le président de l’Eglise adventiste a visité le Rwanda, il n’a pas essayé de couvrir les crimes commis par les membres de l’église, mais qu’il a donné un message de paix» a-t-il ajouté.
Le pasteur Merle Mills a déposé après l’audition du douzième témoin de la défense, qui a été entendu entièrement à huis clos. Le procès se poursuivra mardi avec l’audition du quatorzième témoin.
Le procès se déroule devant la première chambre de première instance, présidée dans cette affaire, par le juge norvégien Erik Mose, et comprenant en outre les
juges, sud- africaine Navanethem Pillay, et sénégalaise Andrésie Vaz.
BN/GF/FH(NT-0415A)