Hormisdas Nsengimana répond de quatre chefs D'accusation de génocide, D'entente en vue de commettre le génocide et de crimes contre l'humanité (assassinat et persécution). Le parquet allègue qu'il a joué un grand rôle dans des massacres de Tutsis perpétrés dans la région de Butare.
Le prélat aurait été l'un des dirigeants D'un groupe de tueurs appelé "Les dragons" ou "Escadron de la mort". Ce groupe était constitué D'employés du collège Christ-Roi, "et D'Interahamwes dont l'identité n'est pas connue du procureur".
Le parquet affirme que l'accusé haïssait les Tutsis qui vivaient dans son établissement scolaire, y compris ses collègues prêtres. "Ces prêtres ont été tués pendant les événements de 1994", indique la poursuite.
l'accusé aurait personnellement exécuté un vieux prêtre tutsi, vers le 25 avril 1994, en disant, "Laissez-moi tuer ce chien de Tutsi moi-même, car J'en ai par-dessus la tête de ceux-ci". Puis, il aurait brandi son pistolet et hurlé : "Que je te tue et que je m'en vante, quand mon fusil tue cinq je me repose".
l'acte D'accusation souligne que "le ou vers le 21 avril 1994, Hormisdas Nsengimana et son groupe, après avoir capturé un jeune Tutsi du nom de Ruben Kayombya, qui essayait de se réfugier au collège, l'ont livré aux Interahamwe pour qu'il soit tué".
l'accusé aurait en outre ordonné aux élèves et aux Interahamwe qui vivaient au collège de couper la broussaille entourant le collège, afin qu'aucun Inyenzi (terme péjoratif désignant les Tutsis) ne puisse s'y cacher. Au cours de cette même période, l'accusé aurait ordonné aux élèves D'ériger des barrages routiers autour du collège dans le but D'identifier les Tutsis à tuer.
"De nombreux Tutsis ont été arrêtés devant ces barrages puis mis à mort au cours des mois D'avril et de mai 1994", selon la poursuite. l'accusé avait sous son autorité des personnes assurant le contrôle D'au moins trois barrages, selon le parquet.
l'accusation indique que Hormisdas Nsengimana s'est entendu avec plusieurs responsables locaux, dont le sous-préfet et le commandant de la gendarmerie, en vue de tuer des Tutsis ou de porter une atteinte grave à leur intégrité physique ou mentale dans l'intention de les détruire en tant que groupe.
Hormisdas Nsengimana est né à Cyanika (province Gikongoro, sud du Rwanda).
Il est le cinquième homme D'église détenu sous l'autorité du TPIR, après l'évêque anglican Samuel Musabyimana, le pasteur adventiste Elizaphan Ntakirutimana, et les prêtres catholiques Emmanuel Rukundo et Athanase Seromba.
GA/AT/GF/FH (TR-0411A)