Ce procès concerne l'ancien directeur de cabinet au ministère rwandais de la défense, le colonel Théoneste Bagosora, l'ancien chef des opérations militaires à l'Etat Major des ex-forces armées rwandaises, le général de brigade Gratien Kabiligi, l'ancien commandant du bataillon para-commando de Kigali, le major Aloys Ntabakuze, ainsi que l'ancien commandant des opérations militaires dans la région de Gisenyi (ouest du Rwanda), le lieutenant-colonel Anatole Nsengiyumva. Ils sont accusés de génocide, D'entente en vue de commettre le génocide, de complicité à commettre le génocide, D'incitation à commettre le génocide, de crimes contre l'humanité et de violation des Conventions de Genève applicables en temps de guerre. Ils plaident non coupables.
"Ces crimes nous touchent, ils sont une offense à la dignité humaine", a indiqué Carla del Ponte.
"Ce Tribunal ne pourra malheureusement jamais écrire toute l'histoire de la tragédie rwandaise, de sa genèse, de sa réalisation", a poursuivi le procureur, expliquant que le mandat de la juridiction internationale est D'identifier et de poursuivre les principaux responsables de ces crimes. "C'est dans le cadre de cette stratégie que nous avons mis en accusation Théoneste Bagosora, Anatole Nsengiyumva, Gratien Kabiligi et Aloys Ntabakuze", a-t-elle dit.
Le substitut canado-nigerian du procureur, Chile Eboe-Osuji, a pour sa part indiqué que "l'élimination D'un des groupes ethniques ne peut pas résoudre des problèmes politiques, ni en Allemagne, ni en Yougoslavie, ni au Rwanda".
Se référant aux responsabilités qui étaient dévolues à l'ex-chef de cabinet au ministère de la défense au moment des faits reprochés aux accusés, Osuji a déclaré : "En 1994, Théoneste Bagosora était l'homme le plus puissant du pays, mais nous n'allons pas le comparer à (Adolphe) Hitler", qui a dirigé l'Allemagne nazie.
La défense a, dans son ensemble, fustigé le fait que le parquet ne lui a pas communiqué plusieurs documents, affirmant que cela portait préjudice aux accusés. Les accusés ont boycotté les audiences de mardi.
Mercredi, une conférence de mise en état sera consacrée à toutes les questions pendantes.
Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge George Williams de Saint - Kitts, Pavel Dolenc de Slovénie et Andrésie Vaz du Sénégal.
GA/AT/GF/FH (ML-0402G)