M.QBV répondait aux questions de l’avocat burkinabé de Nteziryayo, Me Titinga Frédéric Pacere, lors du contre-interrogatoire qui dure depuis jeudi dernier. La défense de l’accusé relevait certaines contradictions et omissions entre les déclarations antérieures du témoin et sa déposition devant la cour.
"Oui, je n’ai pas dit toute la vérité, parce que ses proches me regardaient d’un mauvais œil", a déclaré le témoin, sans donner de précisions sur l’identité ni les relations qu’avait l’accusé avec ceux qui l'auraient menacé.
"Ils me disaient de venir comparaître devant le Tribunal, de nier avoir vu Alphonse Nteziryayo distribuer les armes, et de dire que je n'avais vu que le colonel Muvunyi", a dit M.QBV .
Le colonel Tharcisse Muvunyi, ancien commandant de l’Ecole des sous-officiers (ESO) de Butare, est également détenu au TPIR.
Dans sa déposition en interrogatoire principale la semaine dernière, le témoin avait dit qu’alors qu’il tenait un barrage routier avec ses compagnons miliciens, entre les communes Mugusa et Shyanda, Nteziryayo et Muvunyi leur avaient fourni des armes et des munitions, utilisées pour massacrer une cinquantaine de Tutsis le 22 avril 1994.
Me Titinga Pacere a plaidé que les omissions et contradictions du témoin devaient entamer sa crédibilité.
Sont concernés par ce procès, outre Alphonse Nteziryayo, son prédecesseur à la tête de la préfecture de Butare, Sylvain Nsabimana, l’ex-ministre de la famille et de la promotion féminine, Paluline Nyiramasuhuko, son fils Arsène Shalom Ntahobali, l’ex-maire de Ngoma Joseph Kanyabashi et l’ex-maire de Muganza Elie Ndayambaje.
Le procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule, et composée en outre des juges, malgache Arlette Ramaroson, et lesothan Winston Churchill Matanzima Maqutu.
BN/AT/GF/FH (BT-0319A)