l'ex-maire de Gikoro répond de douze chefs de génocide, de crimes contre l'humanité (extermination, meurtre, viols, torture et autres actes inhumains) et des violations des conventions de Genève applicables en temps de guerre. Le colonel Simba répond pour sa part de quatre chefs de génocide, de complicité dans le génocide et de crimes contre l'humanité (extermination et meurtre).
Le parquet allègue que le colonel Simba, retraité des ex-Forces Armes Rwandaises durant le génocide, était responsable de la défense civile dans les provinces de Butare et Gikongoro (sud du Rwanda) en mai et juin 1994, et avait autorité sur des militaires, des policiers et des Interahamwe [miliciens de l'ex-parti présidentiel, le MRND]. Il aurait en cette qualité dirigé les massacres de Tutsis dans cette région.
Paul Bisengimana est quant à lui accusé D'avoir dirigé des massacres dans la commune de Gikoro, dont il était en charge.
Le parquet allègue que Bisengimana, de concert avec l'ancien maire de Bicumbi, Laurent Semanza (dont le procès est en cours au TPIR), a participé aux entraînements des miliciens, à la distribution des armes et au transport des assaillants : "Entre le 9 et le 13 avril 1994, Paul Bisengimana, en sa qualité de bourgmestre de Gikoro a collaboré étroitement avec Juvénal Rugambarara, le bourgmestre de Bicumbi, et Laurent Semanza pour organiser le transport des militaires, des Interahamwe (milice de l'ex-parti au pouvoir, le MRND), des armes et du carburant afin de commettre les tueries collectives à la paroisse de Musha, dans la commune de Gikoro, où plusieurs milliers de personnes s'étaient mises à l'abri des tueries commises dans leur secteur".
l'ex-maire a été arrêté au Mali le 4 décembre dernier, tandis que l'ex-officier a été arrêté au Sénégal le 27 novembre. Tous deux s'étaient opposés à leur extradition, mais ils ont été deboutés par les tribunaux des pays dans lesquels ils ont été arrêtés. Leur transfert a eu lieu le 11 mars 2002.
GA/AT/GF/FH (TP-0318A)