Ntagerura est co-accusé avec l'ancien préfet de Cyangugu, Emmanuel Bagambiki, et l'ancien commandant du camp militaire de Karambo dans la même préfecture, le lieutenant Samuel Imanishimwe. Tous trois sont notamment accusés D'entente en vue de commettre le génocide. Ils plaident non coupables.
Un témoin du parquet, répondant au pseudonyme "LAI" pour préserver son anonymat, a rapporté le 27 septembre 2001 que les trois co-accusés avaient tenu une réunion de sensibilisation le 28 janvier 1994 à Bugarama, en prélude aux massacres contre la population tutsie. Il a ajouté que Ntagerura était venu à bord D'un hélicoptère qui se serait posé sur un terrain de football.
"Je n'ai pas vu D'hélicoptère dans mon secteur (de Bugarama)", a indiqué ZJH, ajoutant ne pas avoir entendu dire qu'un appareil de ce genre avait atterri sur un terrain de football à cette occasion.
Le témoin a toutefois indiqué : "Ntagerura est venu une fois en hélicoptère, lors de l'inauguration du deuxième four de CIMERWA (Cimenterie du Rwanda)". Il n'a pas pu préciser la date. "Ca fait très longtemps, plus de dix ans, et je n'ai pas prêté attention à cet événement", a-t-il dit.
La déposition de ZJH avait été précédé par celle de "ZFH". Ce dernier a réfuté les allégations selon lesquelles Ntagerura aurait ordonné que des employés de différentes sociétés, non membres du MRND (le Mouvement Républicain National pour le Développement et la Démocratie, l'ancien parti présidentiel), soient renvoyés de leurs postes entre 1993 et 1994.
Les débats se sont poursuivis dans l'après-midi avec l'interrogatoire du quatrième témoin de la défense, dénommé "T5H" pour préserver son identité.
Ntagerura est défendu par l'avocat canadien Me Benoît Henry, épaulé par un confrère originaire du Congo démocratique, Me Rety Hamuli.
Le procès se déroule devant la troisième chambre de première instance, présidée par le juge George Lloyd Williams de St Kitts et Nevis, et comprenant par ailleurs les juges russe Yakov Ostrovsky, et slovène Pavel Dolenc.
GA/AT/GF/FH (CY-0311A)