Le Premier ministre canadien Stephen Harper a profité d'une audience privée jeudi avec le pape François pour l'inviter aux célébrations du 150e anniversaire de son pays en 2017, abordant également brièvement la douloureuse question des pensionnats autochtones.
"Le Premier ministre a été ravi d'inviter le pape François au Canada pour marquer le 150e anniversaire de la Confédération", a dit à l'AFP le cabinet de M. Harper.
Cette visite au Saint-Siège intervient une dizaine de jours après le dépôt des conclusions de la Commission de vérité et réconciliation (CVR), mise en place en 2007 afin de faire la lumière sur les 150 années d'existence des pensionnats religieux, où ont été internés de force des enfants des Premières nations.
Cette Commission avait réclamé des excuses officielles au pape pour le rôle majeur joué par l'Église catholique dans ce dossier.
Plus de 150.000 enfants indiens, métis et inuits avaient été coupés de leurs familles et de leur culture pour être intégrés de force dans des pensionnats souvent régis par l'Église catholique.
Nombre d'entre eux ont été soumis à de mauvais traitements ou à des agressions sexuelles. Plus de 3.000 y sont morts de diverses maladies.
Or, selon le groupe audiovisuel public Radio-Canada, le Premier ministre n'a pas spécifiquement rappelé au Saint-Père lors de leur audience "que la Commission réclame des excuses officielles de l'Église".
M. Harper a toutefois a souligné à François que le ministre des Affaires autochtones avait récemment écrit au Vatican pour attirer son attention sur les conclusions de la CVR, ont assuré les services du Premier ministre.
Ces derniers ont affirmé à l'AFP que ladite missive soulignait en particulier que des excuses du Vatican étaient attendues.
Or la lettre du ministre des Affaires autochtones Bernard Valcourt, datée du 5 juin et consultée jeudi par l'AFP, n'évoque que "quelques recommandations" concernant l'Église qui a géré ces pensionnats.