Des déclarations de ces témoins, dont le résumé a été fait à la chambre, allèguent notamment la présence de Kamuhanda en commune Gikomero entre le 9 et le 12 avril 1994, et particulièrement à la paroisse de Gishaka, un des sites des massacres perpétrés dans cette commune en 1994.
La Guinéenne Aicha Condé, avocate principale de Kamuhanda, a demandé à la chambre de rejeter cette requête, arguant que "ces trois témoins n'apportent rien de nouveau qui soit dans l'acte D'accusation ni dans le mémoire préalable au procès". Me Condé a expliqué que l'acte D'accusation ne parle que de la paroisse protestante de Gikomero, et qu'il "n'est fait à aucun moment état de la paroisse de Gishaka". Elle a toutefois demandé que, alternativement, la chambre puisse ordonner le report de l'audition de ces témoins pour lui permettre de se préparer à les contre-interroger.
l'affaire a été mise en délibéré. La chambre a ensuite procédé à l'audition du treizième témoin de l'accusation, désigné sous le pseudonyme "GAD" pour protéger son anonymat. M. "GAD", un Tutsi de 46 ans, a affirmé avoir entendu à la veille du génocide, dans un cabaret en commune Gikomero, "les [miliciens] Interahamwe dire que Kamuhanda leur avait distribué des machettes", lesquelles auraient servi aux massacres de Tutsis dans cette localité.
Le procès devrait se poursuivre mardi matin, avec le contre-interrogatoire de ce témoin. Le procès se déroule devant la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge tanzanien William Hussein Sekule, et composée en outre des juges malgache Arlette Ramaroson, et lésothan Winston Churchill Matanzima Maqutu.
BN/AT/GF/FH(KH-0128A)