Gaza: la famille des 4 enfants tués pendant la guerre s'indigne de la fermeture de l'enquête

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Les proches de quatre enfants palestiniens tués dans un bombardement de l'armée israélienne sur une plage de Gaza lors de la guerre de l'été dernier se sont indignés vendredi à l'annonce de la clôture de l'enquête de l'armée sur l'incident.

L'armée israélienne a annoncé jeudi soir que le dossier était clos "après une enquête criminelle complète" sans que personne ne soit condamné.

L'incident, qui avait coûté la vie à quatre enfants de 9 à 11 ans, constitue un des épisodes les plus controversés et les plus couverts par les médias internationaux de la guerre de 50 jours de l'été dernier.

"Israël se comporte comme si c'était un pays au-dessus des lois internationales", a déclaré à l'AFP Zakariya Bakr, un des oncles des enfants décédés.

"Il n'est pas inhabituel pour l'occupation (Israël), qui bombarde des maisons avec leurs occupants à l'intérieur, et qui tue des enfants, de déclarer ses soldats innocents", a-t-il ajouté.

"Nous demandons instamment à la communauté internationale d'agir sérieusement pour mettre fin à cette farce", a-t-il poursuivi.

Le 16 juillet, Ahed Atef Bakr et Zakaria Ahed Bakr, âgés de 10 ans, Mohamed Ramez Bakr, âgé de 9 ans, et Ismail Mohamed Bakr, âgé de 11 ans, jouaient sur la plage de la ville de Gaza lorsqu'ils ont été mortellement blessés dans deux attaques aériennes israéliennes.

L'incident fait partie des crimes de guerre que les Palestiniens imputent à Israël et qu'ils devraient présenter au tribunal pénal international.

De son côté, l'armée a indiqué dans son rapport qu'elle a décidé de clore le dossier "faute de soupçons suffisants quant à la perpétration d'un délit criminel" par ses soldats car ces derniers avaient pris pour cible une zone de la plage qui était utilisée exclusivement par les hommes armés palestiniens et non pas par les civils.

Selon le rapport de l'armée, "l'attaque a été menée contre des hommes que les soldats pensaient qu'ils étaient des forces navales du Hamas (...) et n'avaient été identifiés à aucun moment comme des enfants".

"Dans les circonstances (de l'incident) il n'était pas possible pour les forces opérationnelles impliquées d'identifier, via la surveillance aérienne, ces personnes comme des enfants", poursuit le rapport.

Des journalistes occidentaux sur place au moment du bombardement ont déclaré sous couvert de l'anonymat à l'AFP que la zone de la plage où jouaient les enfants n'était pas clairement délimitée comme une zone interdite aux civils.

"Il était absolument clair (...) qu'il s'agissait d'enfants. Ils étaient très petits", a indiqué un journaliste.

L'armée a dit s'être reposée pour son enquête sur des témoignages de soldats et d'officiers, des images des médias et d'autres documents. Elle a cependant précisé qu'elle n'avait pu recueillir des témoignages de Gazaouis car ces derniers n'avaient pas voulu rencontrer ses représentants.

Le conflit a tué environ 2.200 Palestiniens, dont 1.500 civils, parmi eux plus de 500 enfants, selon l'ONU. Côté israélien, 73 personnes ont trouvé la mort, dont 67 soldats.