"Lorsque les blessés ont commencé à affluer en provenance des communes où il y avait des violences, il [le Dr Ntakirutimana] a arrêté les travaux et a fermé la chirurgie en déclarant qu'il n'avait plus D'outils nécessaires pour soigner les Tutsis", a déclaré le cinquième de l'accusation.
Désigné par les lettres "FF" pour protéger son anonymat, le témoin est une femme tutsie, qui était infirmière à l'hôpital de Mugonero en 1994.
Selon FF, seuls les infirmiers ont continué à s'occuper des malades, après que le Dr Ntakirutimana ait cessé le travail.
Gérard Ntakirutimana était resté en charge de l'hôpital de Mugonero, après l'évacuation de son directeur expatrié consécutivement au déclenchement des massacres dans tout le pays au lendemain de l'attentat contre l'avion de l'ancien président rwandais, Juvénal Habyarimana, le 6 avril 1994 à Kigali.
Le Dr Ntakirutimana aurait demandé aux malades hutus de quitter l'hôpital de Mugonero, avant qu'il ne soit attaqué par des gendarmes et des milices civiles, a rapporté FF.
Le parquet allègue que Elizaphan Ntakirutimana et Gérard Ntakirutimana ont participé à des massacres de Tutsis qui s'étaient réfugiés dans "le complexe de Mugonero" et sur les collines avoisinantes de Bisesero. Le complexe de Mugonero comprend notamment une église, une école D'infirmiers et un hôpital.
La défense plaide que "les charges retenues contre ces deux hommes n'ont aucun sens". Elizaphan Ntakirutimana est représenté par l'avocat américain, Me Ramsey Clark, Gérard Ntakirutimana par Me Edward Medvene, également citoyen américain.
Le procès se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par le juge norvégien Erik Mose, et comprenant en outre les juges, sénégalaise Andrésie Vaz et sud-africaine, Navanethem Pillay. La juge Pillay était absente depuis lundi, mais elle a rejoint ses pairs jeudi.
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