Ils travaillent seuls", a déclaré Hassan Ngeze, laissant clairement entendre que le courant ne passe pas entre lui et ses défenseurs, l'Américain Me John Floyd et le Canadien Me René Martel.
Hassan Ngeze réclame depuis plusieurs mois le départ des avocats commis D'office à sa défense par le greffe du TPIR mais semble avoir échoué à les faire remplacer par ceux qu'il paierait lui-même "avec le concours de ses amis".
Me Floyd a indiqué qu'il "est dommage qu'on puisse ici laver le linge sale en public", ajoutant :"je me demande s'il faut toujours laisser M.Ngeze revenir sur les mêmes questions.".
Me Floyd a signalé qu'il se rend régulièrement au centre de détention en vue de contacter son client mais que celui refuse de le rencontrer.
La présidente de la chambre, la juge sud-africaine Navanathem Pillay, a exhorté les avocats de Ngeze à "continuer à tenter de consulter votre client" pour préparer sa défense.
Ces propos ont été échangés peu avant la déposition du vingt-neuvième témoin du parquet. Dénommé "LAG" pour protéger son anonymat, ce témoin détenu au Rwanda dépose notamment sur le rôle présumé du parti Coalition pour la défense de la République (CDR) et spécialement son aile de la jeunesse, les Impuzamugambi, pendant le génocide anti-tutsi et les massacres D'opposants en 1994.
Hassan Ngeze, et un autre accusé dans ce procès, l'ancien conseiller politique au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la Radio-télévision libre des Mille collines (RTLM), Jean-Bosco Barayagwiza, étaient membres de la CDR. Ils sont coaccusés avec l'ancien promoteur de la RTLM, Ferdinand Nahimana.
Un autre témoin également détenu au Rwanda se trouve à Arusha en attendant son tour de déposer. Le substitut américain du procureur, Stephen Rapp, a signalé, au passage, qu'il avait du mal à convaincre certains témoins devenus réticents, à venir déposer dans ce procès.
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