Lundi matin, le Tribunal a entamé l'audition D'un nouveau témoin. Désigné par les lettres "BU" pour protéger son anonymat, le vingt septième témoin de l'accusation est un Tutsi de 65 ans, diplômé de psychologie, résidant actuellement à Butare (sud du Rwanda).
Le procès des médias concerne l'ancien promoteur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, l'ancien conseiller au ministère des affaires étrangères et membre du comité D'initiative de la RTLM, Jean-Bosco Barayagwiza, ainsi que l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze.
Le témoin dépose contre Ferdinand Nahimana. Selon BU, des autorités civiles et des étudiants de l'université de Butare ont organisé "l'épuration des Tutsis" des écoles rwandaises en 1973. Ferdinand Nahimana était à l'époque président de l'association des étudiants de l'université de Butare, a déclaré BU.
Les avocats avaient D'abord tenté de s'opposer à l'admissibilité de certaines déclarations du témoin, expliquant qu'elles leur avaient été communiquées tardivement, mais le Tribunal a décidé D'accorder un temps suffisant aux conseils avant le contre-interrogatoire.
Comme à l'accoutumée, Jean-Bosco Barayagwiza n'était pas présent à l'audience. l'ancien fonctionnaire rwandais boycotte ce procès depuis son ouverture sur le fond le 23 octobre 2000, arguant que le TPIR est manipulé par le gouvernement en place à Kigali. Il est représenté par des avocats qu'il ne reconnaît pas.
Lundi matin, le conseil principal de Jean-Bosco Barayagwiza, l'Italien Me Giacomo Barletta Caldarera, a indiqué avoir déposé une requête en extrême urgence en vue de la libération immédiate de son client pour détention prolongée. Le Tribunal a signalé qu'il examinera la question à temps opportun.
Au mois de novembre 1999, Jean-Bosco Barayagwiza avait été libéré par la chambre D'appel pour vices de procédure mais elle a révisé cette décision quelques mois plus tard après que le parquet eut présenté des "faits nouveaux".
A la suspension des débats au mois de juillet dernier, il avait été annoncé que le témoin suivant devait être l'ancien présentateur italo-belge à la RTLM, Georges Ruggiu, mais l'ordre de comparution a entre temps changé.
Le procès des médias se déroule devant la première chambre de première instance du TPIR présidée par la juge sud africaine, Navanethem Pillay, et comprenant en outre les juges norvégien Erik Mose et sri-lankais Asoka de Zoysa Gunawardana.
Le juge Gunawardana a été affecté à la chambre D'appel à La Haye mais continuera à siéger dans cette chambre de première instance jusqu'à la fin du procès.
AT/PHD/FH (ME_0820A )