Le parquet reproche notamment à l'ancien ministre de s'être entendu avec D'autres pour élaborer un plan visant à exterminer la population civile tutsie et l'opposition hutue, en vue de se maintenir au pouvoir. Né à Gikomero (préfecture de Kigali rural, centre du Rwanda), l'accusé, 48 ans, est poursuivi plus spécifiquement pour des massacres commis dans cette localité.
"Jean de Dieu Kamuhanda avait des attaches familiales dans la commune de Gikomero, préfecture de Kigali rural. Pendant le mois D'avril 1994, il a supervisé les massacres dans cette zone", affirme le parquet. "A plusieurs occasions, il a distribué lui-même des armes à feu, des grenades et des machettes aux milices civiles de Kigali rural aux fins de faire tuer tous les Tutsis et de combattre le FPR [Front patriotique rwandais, en insurrection armée", ajoute le parquet.
"En outre, Jean de Dieu Kamuhanda a dirigé personnellement des attaques perpétrées par des soldats et des Interahamwe dirigées contre des réfugiés tutsis dans la préfecture de Kigali rural et à la paroisse de Gikomero et à l'école attenante autour du 12 avril", poursuit l'accusation. "Au cours de l'attaque menée à l'école de Gikomero, les miliciens ont choisi les femmes parmi les réfugiés, les ont emmenées ailleurs et les ont violées avant de les tuer", note le procureur.
Jean de Dieu Kamuhanda sera jugé par la deuxième chambre de première instance du TPIR présidée par le juge sénégalais Laïty Kama et comprenant en outre les juges tanzanien William Hussein Sekule et turc, Mehmet Güney. Il est représenté par l'avocate guinéenne , Me Aicha Condé.
AT/PHD/FH(KH_0413A)