A la question de l'avocat italien, Me Giacomo Barleta Caldarera, défenseur commis, de savoir si l'accusé vivait avec sa femme sans connaître son ethnie, le témoin a répliqué: "Je crois que Barayagwiza répondrait mieux à cette question".
Jean-Bosco Barayagwiza boycotte ce procès depuis son ouverture sur le fond le 23 octobre 200, arguant que le TPIR ne peut le juger équitablement. Me Caldarera représente l'accusé contre son gré.
Le témoin a par la suite indiqué qu'il détenait cette information de la femme même de Barayagwiza. Le substitut camerounais du procureur, William Egbe, a signalé qu'il pourrait citer comme témoin l'ex-épouse de Barayagwiza.
Désigné sous le pseudonyme "ABE" pour protéger son anonymat, le huitième témoin du parquet a accuse Jean-Bosco Barayagwiza D'avoir tenu des propos anti-Tutsis au cours D'un meeting de son parti, la Coalition pour la défense de la république (CDR), dans sa commune natale de Mutura (préfecture de Gisenyi, ouest du Rwanda).
"Il a déclaré qu'il ne devrait pas y avoir de relations entre les Hutus et les Tutsis, qu'il ne devrait pas y avoir de mariages entre les deux groupes ethniques. En fait, il faisait une démonstration scientifique pour prouver qu'il ne devait pas y avoir de relations entre les Hutus et les Tutsis", selon ce témoin, un Tutsi, naguère emprisonné pour sa sympathie présumée pour le Front patriotique rwandais [ex-rébellion tutsie].
Sont concernés par le procès des médias, outre Jean-Bosco Barayagwiza, l'ancien promoteur de la RTLM, Ferdinand Nahimana, ainsi que l'ancien directeur et rédacteur en chef de la revue Kangura, Hassan Ngeze. Seul Ferdinand Nahimana participe régulièrement aux audiences. La déposition de ABE se poursuivra mardi matin.
AT/PHD/FH (ME_0226B)