"Il a tiré sur des gens réfugiés sur un terrain de football jouxtant le bureau du secteur [Mulire]; c'était dans l’avant-midi" a déclaré le témoin VN.
Selon ce témoin, les attaquants avaient observé une pause vers treize heures, "parce qu’ils étaient à court de munitions". En revenant vers quatorze heures trente, a-t-il poursuivi, ils étaient plus forts et avaient changé d’uniformes; nous avons essayé de nous défendre, mais ils avaient plus d’armes. La colline était jonchée de cadavres et l’attaque s'était poursuivie jusque vers dix sept heures".
Le témoin VN a affirmé avoir perdu, au cours de cette attaque, l’aîné de ses enfants et son beau-frère.
Le représentant du parquet a présenté trois photos à la chambre, pour que le témoin puisse y reconnaître et désigner des victimes, mais le co-conseil de la défense s’y est opposé en disant que "ces pièces n’avaient pas été montrées au préalable".
Le juge Williams a proposé que l’interrogatoire ne se poursuive pas en audience publique sur les photos, "car elles créent des difficultés plus qu’elles n’en règlent et devraient être sauvegardées pour ne pas divulguer l’identité du témoin". Le parquet s’est engagé à verser ces photos au dossier comme pièces à conviction.
Ancien maire de Bicumbi, Semanza répond de 14 chefs d’accusation de génocide et de crimes contre l’humanité commis en 1994 contre les Tutsis des communes Gikoro et Bicumbi, au centre-est du Rwanda. Au moment du génocide, Semanza était un membre désigné du parlement pour le parti MRND, et réputé très influent.
Semanza comparaît devant la troisième chambre de première instance du TPIR comprenant les juges Yakov Ostrovsky de la Russie (Président), George Williams de la Jamaique, ainsi que Pavel Dolenc de la Slovenie.
GA/JC/PHD/FH(SE%1204b)