Le Dr Dia s'est entretenu cinq fois avec l'accusé au centre de détention des Nations unies à Arusha et a conclu que "c'est un homme qui a fait du bien, un homme de paix, un homme conciliateur".
"C'est un homme profondément religieux, c'est un homme de bonne moralité. Que des événements le déstabilisent, à tel point qu'il ait à faire deux actes opposés, ça me paraît inconciliable" a argumenté le Dr Dia.
Ignace Bagilishema est poursuivi pour des massacres de Tutsis dans quatre communes de la préfecture de Kibuye. Il plaide non coupable. Le témoin expert a signalé : "Je ne pense pas avoir accepté l'histoire de Bagilishema, je crois avoir entendu sa personnalité".
Al Housseyni Dia a décrit l'accusé comme une personne en bonne santé physique et mentale, mise à part "une petite dépression modérée, liée à la situation carcérale". "Tout ce qu'il a fait comme travail lui semblait perdu, sa famille dispersée, sa maison occupée, tout cela le rendait amer".
La défense, tout au long de ses interventions, présente Ignace Bagilishema comme un homme de paix, D'unité, engagé pour le développement de sa comme et qui ne pouvait contribuer à détruire le travail qu'il avait effectué durant ses quatorze ans à la tête de la commune.
Le témoin-expert Dia a affirmé qu'à un moment donné, le contrôle de sa commune a échappé à l'accusé. "Il est arrivé un moment où il ne pouvait plus ni fuir, ni se cacher, ni se bagarrer, il a prié[...], il a trouvé refuge en Dieu".
Des témoins de la défense ont affirmé que les massacres à Mabanza ont été commis par des assaillants "Abakiga", venus des communes voisines. l'accusé n'a pas reçu les renforts militaires demandés, plaide la défense.
Le procès se poursuit mardi matin par le contre- interrogatoire du Dr Dia par le parquet.
AT/PHD/FH (BS%0529B )