Le procureur du TPIR, la Suissesse Carla del Ponte, a autorisé cette audition, qui doit avoir lieu au siège du TPIR, selon une lettre du procureur adressée à l'intéressé et datée du 27 avril..
Hassan Ngeze aura droit à la présence D'un avocat. l'audition sera enregistrée et pourra être utilisée le cas échéant dans une future procédure judiciaire devant le TPIR, selon ce même lettre du procureur à Hassan Ngeze.
Dans sa lettre de réponse adressée au procureur du TPIR, dont l'agence Hirondelle a obtenu une copie vendredi, Hassan Ngeze affirme qu'il détenait des informations concernant le plan D'assassiner le président Habyarimana, depuis septembre 1993.
l'attentat contre l'avion du président Habyarimana le 6 avril 1994 a été suivi du génocide anti-tutsi et des massacres D'opposants, qui ont fait plus D'un demi million de morts en trois mois. Hassan Ngeze attribue la responsabilité de l'attentat au Front patriotique rwandais (FPR) au pouvoir à Kigali, et à ses "complices".
Les déclarations de Hassan Ngeze surviennent quelques jours après que le TPIR a mis sous scellé un mémorandum sur l'attentat contre l'avion présidentiel, rédigé en 1997 "à sa propre initiative" par un enquêteur australien du TPIR, Michael Hourigan.
Selon ce mémorandum, l'attentat aurait été perpétré par un commando D'élite du FPR commandité par l'actuel président rwandais, Paul Kagame. Le contenu de ce mémorandum avait été pour la première fois révélé par un journal canadien, le National Post, au mois de mars dernier.
Un transfuge du FPR, l'ancien journaliste du "Tribun du peuple", Jean-Pierre Mugabe, réfugié aux Etats-unis, a aussi déclaré le mois dernier que l'attentat a été commandité par Paul Kagame.
Lors de sa comparution initiale, le 19 novembre 1997, Hassan Ngeze avait indiqué qu'il détenait des informations concernant la mort du président Habyarimana.
Jusqu'ici, l'hypothèse la plus généralement admise était que l'attentat contre l'avion du président Habyarimana avait été l'oeuvre D'extrémistes hutus qui ne voulaient pas partager le pouvoir avec le FPR.
Hassan Ngeze estime dans sa lettre que son interrogatoire par le juge Brugière sera "le début D'une vraie justice internationale en ce qui concerne la crise rwandaise"
Hassan Ngeze est accusé de génocide et de crimes contre l'humanité. Il doit être jugé dans le procès collectif des "médias de la haine".
AT/PHD/FH (NG%0505A )