Le procès en France de l'ancien chauffeur d'hôtel franco-rwandais Claude Muhayimana, accusé de "complicité" de génocide, qui a déjà été reporté deux fois, se tiendra du 22 novembre au 17 décembre, a appris l'AFP de source judiciaire.
Ce procès aux assises, qui sera le troisième en France pour des crimes liés au génocide des Tutsi en 1994, devait initialement avoir lieu du 29 septembre au 23 octobre 2020, mais avait été repoussé une première fois à cause de la pandémie de Covid-19, et avait été reprogrammé du 2 au 26 février.
Mais mi-janvier, le durcissement des conditions d'entrée en France depuis le Rwanda - test PCR négatif et isolement de sept jours - avait compliqué la venue de témoins et avait contraint le président de la cour d'assises à ordonner un nouveau renvoi.
Claude Muhayimana, un ancien chauffeur du Guest House de Kibuye, au bord du lac Kivu (ouest), doit être jugé pour "complicité" de génocide et de crimes contre l'humanité "par aide et assistance".
Il est accusé de complicité dans l'attaque en avril 1994 d'une école locale et dans les massacres de Tutsi réfugiés dans les collines avoisinantes de Karongi, Gitwa et Bisesero d'avril à juin. Il lui est également reproché d'avoir transporté des Interahamwe, miliciens extrémistes hutu et bras armés du génocide, sur les lieux de massacres.
Réfugié en France, dont il a obtenu la nationalité en 2010, Claude Muhayimana avait été arrêté en 2014 à Rouen (ouest), un an après l'ouverture de cette enquête initiée par une plainte du CPCR, le collectif des parties civiles pour le Rwanda.
Les juges d'instruction avaient décidé en novembre 2017 de le renvoyer aux assises, décision confirmée en appel en avril 2019.
Deux procès liés à ce génocide ont déjà débouché en France sur trois condamnations définitives. Trois autres investigations distinctes, visant l'ex-préfet Laurent Bucyibaruta et les médecins Sosthène Munyemana et Eugène Rwamucyo, se sont aussi conclues par un renvoi aux assises, mais les recours des trois hommes sont en cours d'examen.