Lundi également, vingt accusés de génocide ont comparu devant leurs juges à Nyabisinbu (préfecture de Butare, sud du pays) tandis que mardi, quarante-huit accusés ont vu leur procès pour génocide s'ouvrir en première instance devant une Chambre spécialisée siégeant à Nyamata (sud de Kigali).
Un procès collectif pour génocide et crimes contre l'humanité a par ailleurs débuté le 18 mars dernier à Byumba (nord-est du pays), où cinquante-et-une personnes doivent notamment répondre de la mort de plus de soixante Tutsis, rassemblés et massacrés sur la colline de Muhura en avril 94.
Quatorze avocats, dont sept rwandais, payés par l'organisation non-gouvernementale Avocats Sans Frontières (ASF) assistent les 51 accusés de Byumba. Depuis ce procès de Byumba, ASF offre également ses services aux parties civiles.
Par ces procès collectifs, la justice rwandaise veut "passer à la vitesse supérieure". L'an dernier, seuls trois cent-quatre détenus ont été jugés. Cent-huit ont été condamnés à mort et vingt-deux exécutés, cent-trois à la
prison à vie. Dix-sept ont été acquittés. Les autres ont été condamnés à des peines d'emprisonnement.
Début mars, les procureurs avaient indiqué lors d'une rencontre avec le premier ministre, Pierre-Célestin Rwigema, qu'au rythme de trois cents procès seulement par an, il faudrait près de trois cents ans pour juger les cent-trente cinq mille prisonniers rwandais, détenus pour génocide. Ils ont décidé de passer à la vitesse supérieure, se donnant pour objectif de juger au moins cinq mille personnes cette année.
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