Le Parlement kosovar a adopté jeudi une résolution exigeant de la Slovénie de permettre "le retour sans condition" au Kosovo de l'ex-Premier ministre Ramush Haradinaj, retenu dans ce pays sur la base d'un mandat d'arrêt émis par la Serbie.
M. Haradinaj, acquitté par la justice internationale de crimes de guerre commis pendant le conflit serbo-kosovar (1998-1999), a été interpellé mercredi à l'aéroport de Ljubljana et a comparu le même jour devant un tribunal qui a décidé de saisir son passeport jusqu'à l'adoption d'une décision définitive sur le mandat d'arrêt qui le concerne.
Dans l'attente de cette décision qui doit intervenir jeudi, M. Haradinaj est libre de ses mouvements à condition de pas quitter la Slovénie.
Le Parlement kosovar demande "au gouvernement et au président du Kosovo d'exiger des autorités slovènes de restituer immédiatement à M. Haradinaj son passeport diplomatique et de permettre sans condition préalable son retour" au Kosovo, est-il écrit dans cette résolution.
L'ancien Premier ministre, 46 ans, est le président de l'Alliance pour l'avenir du Kosovo (AAK), un petit parti d'opposition, et député au Parlement kosovar.
Lorsqu'il a été interpellé, M. Haradinaj était de retour d'une visite en Allemagne et attendait à Ljubljana un vol à destination de Pristina.
Le mandat d'arrêt visant M. Haradinaj a été émis par la justice serbe en 2006, a rapporté la télévision d'État (RTS) sans donner de détails sur les faits reprochés au responsable kosovar.
Ancien commandant de la guérilla kosovare indépendantiste (UCK), M. Haradinaj avait été élu Premier ministre du Kosovo en 2004. Il avait démissionné au bout de cent jours pour se présenter devant le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY) et répondre d'accusations de crimes de guerre.
Plus haut responsable kosovar jamais poursuivi par le TPIY, M. Haradinaj avait été acquitté en 2008, alors qu'il était jugé pour 37 chefs d'accusation.
Le procureur ayant interjeté appel, il avait été acquitté une nouvelle fois en 2012.