Les observateurs avaient interprété cette réponse comme un rejet de la proposition congolaise. Dans une interview accordée vendredi matin à la Radio Okapi, gérée conjointement par la Fondation Hirondelle et la Mission de l'ONU en RDC (MONUC), le greffier du TPIR, le Sénégalais Adama Dieng, a déclaré que la position de son institution avait été mal comprise.
"Ecoutez, vous faites certainement référence à une dépêche de presse qui a préféré titrer : le TPIR rejette l'offre du gouvernement congolais. Entre le refus et le fait de dire que nous sommes favorables mais que pour cela des moyens ne sont pas à disposition, il y a un pas que vos collègues ont vite franchi", a indiqué Adama Dieng. "Alors qu'il fallait quand même prendre le temps de voir comment on pourrait arriver à une solution meilleure", a-t-il poursuivi.
"Il ne faut pas oublier que c'est seulement au mois de mars que le budget a été adopté, c'était normal que le porte-parole prenne des précautions en faisant comprendre clairement que nous ne rejetions pas [la proposition] mais qu'il fallait d'abord régler le problème matériel et financier", a expliqué Adama Dieng.
Le greffier a indiqué que cette antenne permettra de renforcer la capacité opérationnelle du TPIR en matière d'enquête, d'arrestation et de transfert des suspects ainsi que la recherche de témoins à charge et à décharge qui vivraient en RDC.
Dans la lettre adressée au greffier du TPIR au mois de mai au nom du gouvernement congolais, le ministre des affaires étrangères Léonard She Okitundu, avait estimé que l'ouverture d'une telle antenne "résoudrait à coup sûr les préoccupations sécuritaires du Rwanda, favoriserait la réconciliation nationale rwandaise et devrait logiquement amener l'Armée patriotique rwandaise à quitter la République démocratique du Congo et en conséquence, induirait la réconciliation régionale".
Le responsable congolais avait ajouté que, "au cas où ces personnes recherchées ne seraient pas au Congo, seule une instance internationale et indépendante comme le TPIR pourrait en dresser le constat de façon impartiale", soulignant que "dans les deux cas, le Rwanda n'aurait plus aucun prétexte sécuritaire pour maintenir ses troupes dans mon pays".
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