La Turquie a condamné samedi la reconnaissance par le Premier ministre belge Charles Michel du génocide des Arméniens par les Ottomans pendant la Première guerre mondiale.
"Les événements tragiques qui se sont produits entre 1915 et 1917 sous le dernier gouvernement de l'Empire Ottoman doivent être qualifiés de génocide, et c'est la position du gouvernement belge", a déclaré jeudi le Premier ministre Charles Michel devant le Parlement belge, répondant aux questions de deux élus de sa majorité.
Ces remarques ne sont "ni acceptables ni excusables", a commenté le ministère turc des Affaires étrangères dans un communiqué publié samedi, ajoutant que le dirigeant belge avait "politisé" ce sujet.
Ces déclarations "déforment les faits historiques et négligent les lois", a estimé le ministère, avertissant d'éventuelles conséquences sur les relations entre Ankara et Bruxelles.
Le Parlement européen a adopté en avril une résolution reconnaissant le génocide arménien, une décision qui a fait enrager la Turquie.
Ankara nie que l'Empire ottoman ait organisé le massacre systématique de sa population arménienne pendant cette période et récuse le terme de "génocide" utilisé par l'Arménie mais aussi par de nombreux historiens et une vingtaine de pays dont la France, l'Italie et la Russie.
Le gouvernement turc mène une offensive diplomatique ces derniers mois pour empêcher les parlements étrangers de reconnaître le génocide, alors que 2015 marque le 100e anniversaire de la tragédie.
En avril, le pape François a utilisé le terme de "premier génocide du XXe siècle" pour le massacre des Arméniens. Jugeant ces propos inacceptables, la Turquie a rappelé son ambassadeur au Vatican, comme elle l'a fait avec ses ambassadeurs en Autriche, au Brésil et au Luxembourg.