Makeli a été cité par la défense de l’ex-ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement intérimaire en place en 1994, Jérôme Bicamumpaka.
Commentant les discours radiodiffusés des membres de ce gouvernement, l’ancien journaliste à Radio Rwanda les a qualifiés de « messages de pacification ». « Nous les entendions et ils nous donnaient de l’espoir (..) nous comprenions que parmi les priorités urgentes ( de ce gouvernement) figurait le rétablissement de la sécurité des personnes et des biens ».
« Nous comprenions que le gouvernement allait nous sortir de la guerre », a ajouté Makeli qui témoignait dans sa langue maternelle, le kinyarwanda.
Le procureur allègue dans plusieurs procès au TPIR dont celui de Bicamumpaka et ses trois co- accusés que les messages du gouvernement intérimaire incitaient aux massacres des Tutsis, ce que rejettent les équipes de défense.
Les autres accusés dans ce procès sont les ex-ministres de la Santé, Casimir Bizimungu, du Commerce, Justin Mugenzi et du Travail, Prosper Mugiraneza.
Makeli est détenu au Rwanda depuis la fin du génocide. L'association Reporters sans frontières a demandé à plusieurs reprises sa libération.
A Radio Rwanda, il faisait essentiellement de l’animation et la production d’émissions en kinyarwanda. Il pouvait, occasionnellement, effectuer des reportages. Il a produit de nombreuses émissions sur les apparitions de la Vierge Marie à Kibeho, dans la préfecture de Gikongoro, dans le sud du Rwanda.
La dernière de cette série d’émissions sur ces apparitions a été diffusée, selon son témoignage, le 22 mai 1994.
Avant de rejoindre Radio Rwanda, Makeli avait travaillé au journal Kinyamateka, un organe de l’église catholique rwandaise, et à Imvaho, un titre faisant partie des médias de l’Office rwandais d’information (ORINFOR).
Il est venu dans le box des témoins après un autre accusé de génocide détenu au Rwanda, l’ancien préfet de Ruhengeri (nord), Basile Nsabumugisha.
Ce dernier a, au terme de sa déposition, exprimé des craintes pour sa sécurité et celle d’autres témoins venus déposer devant ce tribunal des Nations Unies.
La présidente de la chambre, la juge pakistanaise Khalida Rashid Khan, a assuré que le TPIR veille à la protection de ses témoins.
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