Un haut responsable de l'ONU, en visite à Séoul, a appelé jeudi le Premier ministre japonais Shinzo Abe à rencontrer d'anciennes "femmes de confort", enrôlées de force dans des bordels militaires, et qui ont "l'impression que leur souffrance n'est pas reconnue de façon adéquate".
Près de 200.000 femmes, originaires pour la plupart de Corée, et ausssi de Chine, d'Indonésie et d'autres pays asiatiques, ont été réduites à l'état d'esclaves sexuelles par les forces japonaises lors de la Seconde guerre mondiale.
Séoul estime que le Japon n'a pas pleinement reconnu sa culpabilité, et le manque de reconnaissance de Tokyo continue de peser sur les relations bilatérales.
"Je trouve terriblement triste que, malgré des signaux forts donnés par le Japon pendant plusieurs années, les victimes de cet horrible crime aient encore l'impression que leur souffrance n'est pas reconnue de façon adéquate et par tous", a déclaré le Haut Commissaire aux Droits de l'Homme des Nations unies, Zeid Ra'ad Al Hussein.
Le Premier ministre du Japon Shinzo Abe doit s'asseoir avec ces femmes, pour qu'elles aient la possibilité de "parler de leurs sentiments" a-t-il ajouté.
"Beaucoup d'entre elles ont été rejetées par leur familles, d'autres se sont suicidées. Certaines sont devenues stériles, et la plupart ne se sont jamais mariées ni n'ont eu d'enfants", a déclaré Ra'ad Al Hussein avec émotion, en évoquant des victimes "submergées par la honte".
POur le Japon, la question des "femmes de confort" a été classée en 1965 lors d'un accord bilatéral, qui a rétabli les liens diplomatiques entre Tokyo et Séoul.
Cependant, l'actuel Premier ministre japonais et la présidente sud-coréenne Park Geum-Hye ne se sont pas encore rencontrés officiellement. Pour Séoul, cette rencontre ne peut avoir lieu tant que le Japon ne présentera pas d'excuses pour ses crimes de guerre.