La part de travailleurs nés à l'étranger dans la main d'oeuvre aux Etats-Unis a retrouvé en 2021 son niveau de 2019, avant la pandémie, alors que le pays fait face à une importante pénurie de main d'oeuvre.
"En 2021, la part de la main-d'oeuvre civile américaine née à l'étranger est revenue à son niveau d'avant la pandémie, soit 17,4% en 2019, contre 17,0% en 2020", a indiqué mercredi le département du Travail (BLS) dans un communiqué.
En nombre total de travailleurs, cependant, le niveau de 2019 n'a pas été retrouvé: le pays comptait alors 28,4 millions de travailleurs nés hors des Etats-Unis, mais ils n'étaient que 27,9 millions en 2021. Entre 2020 à 2021, 671.000 personnes sont pourtant venues grossir les rangs, mais pas assez pour combler le déficit lié à la pandémie.
La taille de la population active née aux Etats-Unis, elle, est demeurée quasi-inchangée, a précisé le département du Travail.
Parmi les personnes nées à l'étranger, le taux de participation au marché du travail est plus élevé que parmi celles nées aux Etats-Unis (64,7% contre 61%).
La proportion des travailleurs est plus importante chez les hommes nés hors des frontières (76,8%) que chez ceux nés dans le pays (65,8%).
Elle est en revanche inversée chez les femmes. Avec notamment un écart très important au sein des mères de familles: une grosse moitié (60,1%) des femmes nées à l'étranger et ayant un enfant mineur au moins, ont un emploi ou en cherchent un, contre près des trois quarts (74,6%) des femmes nées aux Etats-Unis.
La pandémie puis la reprise ont accéléré les pénuries de main d'oeuvre.
Le président de la banque centrale américaine (Fed), Jerome Powell, avait averti mardi que cela pourrait durer, et avait évoqué une immigration "très faible" depuis plusieurs années.
Le taux de participation au marché du travail évolue peu, et est resté en avril inférieur de 1,2 point de pourcentage à son niveau de février 2020.
Cela pousse les employeurs à augmenter les salaires pour attirer des candidats, et participe à l'inflation.
En avril, les salaires se sont inscrits en hausse de 0,3% par rapport à mars, et de 5,5% sur un an.
Ce bond est toutefois insuffisant pour compenser l'inflation record, qui a certes un peu ralenti en avril, à 8,3%, selon l'indice CPI du département du Commerce, mais reste très proche de son plus haut niveau depuis 40 ans.