Marine Le Pen a dénoncé mercredi un "mensonge gravissime" de Gérald Darmanin sur les milliers de faux billets à l'origine des incidents du Stade de France samedi et a estimé qu'il "devrait de lui-même considérer qu'il doit partir".
"Les faits sont gravissimes et le mensonge du ministre est gravissime", a accusé sur France 2 la finaliste de la dernière présidentielle.
"Qu'un ministre vienne à la télévision mentir, comme il l'a fait, c'est très grave parce qu'il n'y a dans son propos ni neutralité ni vérité ni probité", s'est elle indignée.
"Dans n'importe quelle démocratie, face à un fiasco pareil, face à un chaos qui s'est déroulé devant 400 millions de téléspectateurs et qui donne de la France une image déplorable, il devrait de lui-même considérer qu'il doit partir", a-t-elle ajouté.
Elle a aussi estimé que, comme le demande le président du club de Liverpool Tom Werner, le ministre devrait s'excuser.
"Puisque M. Darmanin a commis une diffamation à l'égard des supporters de manière générale et des supporters anglais en particulier, oui, bien entendu, si on ne veut pas en plus rajouter une crise diplomatique, il devrait présenter ses excuses", a-t-elle expliqué.
Sur le fond, selon elle, "la France a donné le spectacle de ce qu'elle est en train de devenir, c'est-à-dire une zone de non-droit général et ce, sous la pression d'une immigration anarchique et d'une délinquance qui est hors contrôle".
Selon Gérald Darmanin, "30.000 à 40.000 supporters anglais se sont retrouvés au Stade de France, soit sans billet, soit avec des billets falsifiés".
Pour l'heure, la Fédération française de football et l'UEFA ont évalué à "2.800" le nombre "de faux billets scannés" samedi, ont dit mardi à l'AFP des sources proches du dossier, confirmant une information de RMC Sports.
Mercredi à 17H00, Gérald Darmanin et la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera sont attendus pour une audition au Sénat sur ces questions.
"Ce que nous attendons, c'est un discours de clarté et j'allais presque dire un discours de vérité", a averti sur franceinfo le président de la commission des lois du Sénat, François-Noël Buffet (LR).
Sur le nombre de faux billets, "il faut qu'on sache où est la vérité, il faut que les deux ministres disent sur quelle base ils se fondent", a-t-il ajouté.
"Si cette fraude massive est effectivement existante et réelle, il y a un vrai sujet, mais si ce n'est pas la vérité, il y a un autre sujet qui est celui de la parole publique et notamment de l'appréhension vraie des ministres en charge de ce dossier", a-t-il relevé.