« Récemment, certaines parmi les parties les plus puissantes du monde se sont arrogé le droit d'étendre la compétence de leur justice nationale en inculpant des nations plus faibles », a déclaré le chef de l'Etat rwandais qui était invité au 60ème anniversaire de l'indépendance de l'état hébreu.
Kagame faisait une allusion à peine voilée aux mandats d'arrêt émis par les justices française et espagnole contre certains de ses proches collaborateurs accusés de crimes commis en 1994 ou après.
Il avait prononcé un discours sur le même ton le 7 avril dernier, lors de la commémoration du génocide de 1994 qui a fait, selon Kigali, près d'un million de tués, essentiellement parmi l'ethnie tutsie.
« C'est un mépris total de la justice et de l'ordre internationaux », s'est révolté le président Kagame, dans ce discours, par ailleurs publié intégralement par le quotidien progouvernemental rwandais, le New Times.
« D'où vient ce droit ? L'inverse est-il applicable - qu'un juge venant de nations moins puissantes inculpe des ressortissants de nations plus puissantes ? C'est de la pure arrogance à laquelle il faut simplement résister », a-t-il poursuivi.
Il a plaidé pour « une communauté mondiale où des nations souveraines se gouvernent elles-mêmes et où la dignité des habitants d'une nation est d'une importance suprême, que le pays soit puissant ou non ».
Le parlement rwandais, le Sénat et la chambre des députés réunis, tient vendredi un débat sur la compétence universelle, en présence notamment du ministre de la Justice, Tharcisse Karugarama, selon le New Times.
Aprés que le juge français Jean Louis Bruguière ait émis en novembre 2006 des mandats d'arrêts contre neuf personnalités de l'entourage de Kagame dans le cadre de l'"nquête sur l'attentat contre l'avion du président Habyarimana ou trois francais ont été tués, Kigali a réagi en rompant les relations diplomatiques avec Paris.
Pour sa part, le juge espagnol Fernando Andreu Merelles enquêtant sur la mort de religieux espagnols a lancé en février dernier des mandats d'arrêt à l'encontre de 40 officiers de l'actuelle armée rwandaise dont certains avaient déjà été inculpés par son confrère français.
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