Suisse: l'ex-commandant de Srebrenica extradé vers la Bosnie

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Naser Oric, ex-commandant des troupes musulmanes de Srebrenica pendant la guerre intercommunautaire bosnienne de 1992-95, arrêté début juin en Suisse à la demande de Belgrade, a été extradé vendredi vers la Bosnie.

Accompagné par une escorte policière suisse, Oric, 48 ans, est arrivé dans l'après-midi à Sarajevo. Il a aussitôt été interrogé par un procureur et ensuite remis en liberté par un juge qui a ordonné des mesures de restriction de ses mouvements, a annoncé la radio nationale.

Il lui a également été interdit de contacter les témoins et les autres suspects du dossier et ordonné de se présenter régulièrement à la police. La première audience devrait avoir lieu lundi, selon la même source.

Oric avait été arrêté le 10 juin et placé en détention en Suisse, sur la base d'un mandat d'arrêt émis par la Serbie dont la justice le soupçonne de crimes de guerre commis contre la population serbe dans la région de Srebrenica (est) pendant le conflit bosnien.

Son extradition a ensuite été réclamée aussi bien par la Serbie que par la Bosnie, mais les autorités judiciaires suisses ont finalement décidé jeudi de l'extrader vers la Bosnie, où une enquête est également en cours.

La décision de la justice suisse d'extrader Oric vers la Bosnie a été saluée jeudi par le membre musulman de la présidence collégiale (serbe, musulman, croate) de Bosnie, Bakir Izetbegovic.

En revanche, le Premier ministre serbe, Aleksandar Vucic, a dénoncé une décision "politiquement motivée".

L'arrestation de Naser Oric en Suisse avait provoqué la colère des hommes politiques musulmans en Bosnie et des associations des familles de victimes du massacre de Srebrenica.

Quelques 8.000 hommes et garçons musulmans ont été tués à Srebrenica par les forces serbes bosniennes peu avant la fin de la guerre de Bosnie, la pire tuerie en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. Ce massacre a été qualifié de génocide par la justice internationale.

Oric avait été condamné en 2006 à deux ans de prison par le Tribunal pénal international pour l'ex-Yougoslavie (TPIY), pour ne pas avoir empêché des mauvais traitements et des meurtres à l'encontre de la population serbe à Srebrenica pendant le conflit. Mais il a été acquitté en appel en 2008.