Le prélat a déclaré jeudi sur les ondes du service kinyarwanda de la BBC que, dans cette affaire, la justice ne saurait être rendue que devant des juges étrangers, par exemple ceux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) siégeant à Arusha, dans le nord de la Tanzanie, selon ARI.
Le prêtre a indiqué que les magistrats rwandais risquent de subir, dans ce procès, des pressions de la part du pouvoir, a poursuivi la source.
Le même jour, lors d'une conférence de presse, le Procureur général du TPIR, Hassan Bubacar Jallow, a déclaré avoir accepté de confier ce dossier à la justice rwandaise dans l'espoir que le procès serait conduit de façon équitable.
L'armée rwandaise a annoncé mercredi avoir arrêté, suite à des enquêtes menées conjointement avec le TPIR, le général Wislon Gumisiriza, le major Wilson Ukwishaka ainsi que les capitaines John Butera et Dieudonné Rukeba.
Parmi les hommes d'église tués le 5 juin 1994 à Kabgayi, dans la ville de Gitarama (centre), figurent Mgr Vincent Nsengiyumva, archevêque de Kigali, l'évêque de Byumba (nord), Mgr Joseph Ruzindana et Mgr Thaddée Nsengiyumva, évêque de Kabgayi et président de la conférence épiscopale catholique du Rwanda de l'époque.
L'archevêque de Kigali, un ami personnel de la famille de l'ex-président Juvénal Habyarimana, avait longtemps fait partie du comité central du parti, avant le multipartisme.
De nombreux prêtres et religieux ont été accusés devant les tribunaux rwandais d'avoir trempé dans le génocide de 1994, dont l'évêque de Gikongoro (sud), Mgr Augustin Misagi qui a été acquitté.
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