Une vingtaine de témoins, détenus ou anciens détenus mais aussi survivants, sont venus du Rwanda témoigner d'actes criminels attribués à l'ancien directeur de cabinet au ministère de l'Intérieur. Cette semaine, BCN est venu dire que Kalimanzira avait pris la parole en public à plusieurs reprises en 1994 pour inciter au génocide, dans la sous-préfecture de Gisagara (sud du Rwanda). La présentation des témoins à décharge devrait commencer fin octobre, selon les souhaits du juge Dennis Byron, président de la chambre.
La reprise du procès dit « Karemera » dans lequel comparaissent trois anciens responsable du MRND, a été reportée au 7 juillet en raison de la difficulté pour la défense d'amener ses témoins devant la cour. Les juges ont déjà reconnu que l'affaire se poursuivrait l'année prochaine, au-delà donc des délais initialement fixés par le Conseil de sécurité qui avait demandé que les procès en première instance se terminent avec l'année en cours.
Dans le procès de l'abbé Hormisdas Nsengimana, les témoins de la défense sont de nouveau présents devant la chambre depuis ce vendredi et plusieurs autres sont déjà annoncés pour la semaine prochaine. Vendredi, une femme victime de viols de la part des interahamwe est venue expliquer qu'elle était allée se réfugier au collège Christ- Roi, qui était dirigé en 1994 par le prêtre.
Dans le procès Militaires II, le major François Xavier Nzuvonemeye, ancien chef du bataillon de reconnaissance, a présenté cette semaine ses deux premiers témoins, sur une liste de 40 prévus. L'un de ses anciens compagnons d'armes, un officier en exil au Cameroun, témoignant en vidéoconférence, a décrit le triste état de l'armée rwandaise dont, selon lui, la défaite n'était que prévisible après la reprise des hostilités le 7 avril 1994. Cette session devrait se poursuivre jusqu'au 18 juillet.
La défense de Nzuwonemeye a débuté lundi après- midi au terme du témoignage du général Augustin Ndindiliyimana, ancien chef d'Etat-major de la gendarmerie. Le général a reçu de la chambre l'autorisation de présenter trois derniers témoins en septembre dont l'ancien ambassadeur belge au Rwanda, Johann Swinnen.
Au Rwanda, le Service national des juridictions gacaca (SNJG), a annoncé que certains de ces tribunaux commenceraient à juger début juillet les 6.808 personnes accusées de viol, à la suite de la promulgation, le mois dernier, d'une nouvelle loi qui élargit la compétence de ces juridictions semi-traditionnelles inspirées de la tradition rwandaise..
Enfin le gouvernement rwandais a décrété qu'à partir du 1er juillet prochain les familles ne pourraient plus apporter à manger aux prisonniers détenus dans les 14 prisons du pays. Selon une organisation rwandaise de défense des droits de l'homme, les prisons rwandaises abritent 59.590 détenus.
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